Au Royaume-Uni, Atos conteste l’attribution d’un contrat de 850 millions de livres sterling (965 millions d’euros) à son rival américain Microsoft, et oblige le gouvernement britannique à lui verser 27 millions d’euros en guise de dédommagement.

Atos obtient 27 millions d’euros du Royaume-Uni

L’appel d’offres portrait sur le développement d’un superordinateur destiné aux prévisions météorologiques et à l’étude du changement climatique. Le gouvernement britannique a choisi de travailler avec l’américain Microsoft plutôt qu’avec le français Atos. Un choix qui passe mal, d’autant plus que selon Atos, le Royaume-Uni aurait rejeté son offre parce qu’elle était « non-conforme ». Le français était pourtant la seule autre entreprise présélectionnée dans le cadre de cet appel d’offres.

Le géant français accuse le gouvernement britannique « de ne pas avoir respecté la réglementation des marchés publics ». L’affaire a donc été réglée à l’amiable, avant même d’être portée devant les tribunaux locaux. Sans reconnaître sa responsabilité dans cette affaire, le gouvernement britannique a reconnu qu’il y a certainement eu une « anomalie » et a préféré verser la somme de 27 millions d’euros à Atos plutôt que de devoir en débattre devant un juge.

Cette décision de dédommager le géant français a eu des répercussions au Royaume-Uni. Le parti travailliste a accusé le gouvernement de gaspiller l’argent des contribuables. Angela Rayner, directrice adjointe du Labour Party estime que « c’est un nouvel exemple de l’incapacité des conservateurs à gérer l’argent public. Alors que les familles comptent chaque centime, les conservateurs dépensent l’argent des contribuables pour réparer leurs propres erreurs ».

Le français risque tout de même de garder une saveur amère de cette affaire. En effet, ce projet consiste à développer l’un des superordinateurs les plus avancés au monde en matière de prévisions météorologiques. L’infrastructure britannique devrait figurer parmi les 25 premiers superordinateurs au monde et sera utilisé pour prédire avec plus de précision les tempêtes, ainsi que pour aider les spécialistes à sélectionner les meilleurs emplacements pour bâtir des digues contre les inondations, et pour prédire l’évolution de l’environnement.

Le superordinateur dont Microsoft a obtenu le contrat fournira également des informations détaillées sur le secteur de l’énergie pour aider les acteurs à prendre les mesures les plus adaptées contre les pannes et les surtensions potentielles. Atos se concentre désormais sur l’appel d’offres en France au sujet de la succession de Palantir pour le cloud de la DGSI. Le français est dans les starting-blocks aux côtés de Thales et d’Airbus.