Selon une information exclusive du Wall Street Journal, le géant de la mode Shein envisage de devenir une marketplace en ligne et d’ouvrir sa plateforme aux entreprises tierces.

Shein s’apprête à ouvrir sa propre marketplace

Shein, une entreprise spécialisée dans le textile, qui fait aujourd’hui partie des plus grands détaillants de mode en ligne au monde, envisage d’aller au-delà de son activité traditionnelle de vente de vêtements pour devenir une véritable place de marché. Évaluée à plus de 100 milliards de dollars, Shein devrait générer un chiffre d’affaires de 24 milliards de dollars en 2022.

En quelques années à peine, Shein a su séduire les amateurs de mode du monde entier, grâce à un modèle commercial proposant un large assortiment de vêtements à des prix très bas, qui suit les tendances de la mode en constante évolution. L’entreprise veut déployer une plateforme qui permettra à d’autres marques de vendre directement sur le web. La création d’une marketplace placerait Shein en concurrence directe avec les géants du web comme Alibaba et Amazon.

Une stratégie motivée par le contexte économique actuel. En effet, les détaillants du monde entier voient leur croissance ralentir en raison de l’incertitude globale. Les dépenses faiblissent sur de nombreux marchés. Selon le Wall Street Journal, l’entreprise fondée en Chine en 2012 a également commencé à diversifier sa chaîne d’approvisionnement en dehors de la Chine. Shein a ouvert des usines en Turquie au milieu de l’été 2022, et loue désormais des entrepôts en Pologne pour stocker des marchandises et les expédier à ses clients en Europe occidentale.

Historiquement, la chaîne d’approvisionnement de Shein est ancrée dans la province chinoise du Guangdong, le principal centre manufacturier du pays, où elle dispose d’un réseau de plus de 3 000 fournisseurs. En février 2021, Shein avait également déplacé son siège social au Marina Bay Financial Centre de Singapour. Récemment, l’entreprise a été accusée d’alimenter le travail forcé en Chine, notamment dans la région du Xinjiang, dans l’extrême Ouest de la Chine, où les autorités sont accusées de réprimer les Ouïghours.

Shein a déclaré qu’elle appliquait une politique de tolérance zéro à l’égard du travail forcé et qu’elle disposait d’un système de traçabilité du coton brut « qui exige des fournisseurs qu’ils fournissent à chaque étape des registres de production ». L’entreprise ajoute que tous les fournisseurs sont tenus de se conformer au code de conduite de Shein « basé sur les conventions de l’Organisation internationale du travail ainsi que sur les lois et réglementations locales ».