Shein est sur le point de faire évoluer sa stratégie commerciale en investissant davantage dans la vente de produits autres que ses marques de vêtements. Pour se transformer en une plateforme de commerce en ligne capable de rivaliser avec les autres géants chinois du secteur, l’entreprise a annoncé, fin novembre, avoir recruté Jessica Liu, ancienne coprésidente de Lazada, une société d’e-commerce basée à Singapour et filiale du groupe Alibaba depuis 2016.

Une ancienne dirigeante d’Alibaba chez Shein

Dans sa publication LinkedIn, Shein indique que Jessica Liu occupera le poste de vice-présidente des opérations des marques à l’échelle internationale. Elle précise que Jessica Liu va « apporter une riche expérience dans le secteur du commerce en ligne sur les marchés mondiaux ». Elle sera chargée de conclure des partenariats avec des entreprises de l’industrie pour vendre leurs articles sur Shein.

Une prise de position étonnante pour la plateforme qui, depuis son lancement, n’a vendu que des produits de ses marques, à savoir Shein, Romwe et Sheglam. Cependant, depuis quelque temps, le géant du prêt-à-porter propose des objets électroniques de la marque Aukey.

Sur l’exercice financier 2022, les experts chinois attendent de Shein un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars. Une somme conséquente, bien plus que ses concurrents de la « fast fashion », un secteur caractérisé par une production effrénée de vêtements bas de gamme, à moindre coût. À titre de comparaison, en 2021, H&M a affiché 19,3 milliards de dollars de recettes.

Shein contre Temu, la guerre des nerfs

Si Shein cherche à se diversifier, c’est également pour rivaliser avec de nouveaux acteurs toujours plus féroces. Dernièrement, Temu, l’application de commerce en ligne du chinois Pinduoduo à destination du marché américain, s’est imposé comme le leader sur le classement des téléchargements d’applications de l’App Store et de Google Play.

Pensée pour tenir tête à Shein et Amazon aux États-Unis, Temu propose de nombreux produits à prix très réduit, à la manière de Wish ou AliExpress. Une concurrence qui aurait pu effrayer Shein, poussant l’entreprise basée à Nankin, en Chine, à revoir sa stratégie commerciale.