La Commission fédérale des communications américaine (FCC) a dévoilé, le 25 novembre, un décret interdisant la commercialisation et l’importation de nouveaux produits à une dizaine d’entreprises. Les sociétés concernées sont perçues comme « un risque inacceptable » pour la sécurité des États-Unis, la plupart sont chinoises. Huawei est l’une d’entre elles.

La FCC voit dans ce décret une mesure cohérente avec la politique américaine

La FCC décrit ce décret comme « la dernière mesure prise par la Commission pour protéger les réseaux de communication de notre pays ». Sans surprise, Huawei et ZTE sont présents sur la liste concernée par cette interdiction. S’y trouvent également Hytera, une entreprise d’équipements radio, Hikvision Technology et Dahua Technology, spécialistes des caméras de vidéosurveillance, également menacées au Royaume-Uni.

Les produits de télécommunications au sens large de ces sociétés n’obtiendront plus de licences, smartphone, routeur, caméra… Les appareils déjà autorisés sur le territoire américain seront encore disponibles. La présidente de la FCC, Jessica Rosenworcel a toutefois précisé que « Nous demandons également comment et s’il est nécessaire d’envisager la révocation de toute autorisation existante pour les équipements couverts à l’avenir ».

Pour Jessica Rosenworcel ces nouvelles mesures doivent « aligner nos procédures d’autorisation des équipements sur le reste de nos politiques de sécurité nationale ». Elle estime qu’il n’y avait « guère d’intérêt à disposer de ces listes et de ces interdictions dans le seul but de laisser ouvertes d’autres possibilités de présence de ces équipements dans nos réseaux ».

Hikvision a contesté les mesures américaines dans un communiqué relayé par Reuters, « Cette décision de la FCC ne fera rien pour protéger la sécurité nationale des États-Unis, mais fera beaucoup pour rendre plus nuisible et plus coûteux pour les petites entreprises américaines, les autorités locales, les districts scolaires et les consommateurs individuels de se protéger eux-mêmes, leurs maisons, leurs entreprises et leurs biens », a déclaré l’entreprise.

Huawei et ZTE toujours dans le viseur

Dès juin 2022, la FCC s’était prononcée en faveur de telles mesures, les entreprises concernées ont été placées sur liste en mars 2021. Huawei et ZTE ont été la cible de plusieurs mesures de restrictions depuis plusieurs années.

En 2020 l’administration Trump avait exigé une licence aux sous-traitants de Huawei pour vendre à l’entreprise chinoise des composants américains, ce qui a mis à mal son activité smartphone, pourtant florissante. La politique de fermeté a été perpétuée par Joe Biden, le successeur démocrate de Donald Trump.

La FCC a introduit une politique pour remplacer les équipements Huawei et ZTE des réseaux de télécommunications américains. Une opération compliquée pour les petits opérateurs, les produits chinois étant généralement technologiquement avancés et peu chers. L’agence américaine a prévu une enveloppe de 1,8 milliard de dollars, voire plus, pour aider ces petits opérateurs à se débarrasser des installations chinoises, mais ce travail s’annonce plus couteux et difficile que prévu.