Le Royaume-Uni cherche à se séparer des caméras de sécurité fabriquées en Chine au sein de ses sites sensibles, par crainte que les images soient clandestinement récupérées par Pékin. Pour y parvenir, le gouvernement britannique a demandé, le 24 novembre, aux personnels de ses ministères de ne plus installer d’appareils construits par les entreprises chinoises Hangzhou Hikvision Digital Technology et Zhejiang Dahua Technology, surnommées Hikvision et Dahua. Il a été suggéré aux conseils d’arrondissements de Londres de retirer celles déjà en place pour les bâtiments sensibles.

Des caméras pour espionner les bureaux gouvernementaux britanniques ?

Dans une déclaration écrite par Oliver Dowden, chancelier du Duché de Lancastre, explique que « le gouvernement examine en permanence la sécurité de son personnel, de ses informations, de ses biens et de son domaine. Dans ce contexte, le groupe de sécurité du gouvernement a entrepris un examen des risques de sécurité associés à l’installation de systèmes de surveillance visuels sur le domaine du gouvernement ». Le membre du parti conservateur précise que « compte tenu de la menace qui pèse sur le Royaume-Uni et de la capacité et de la connectivité croissantes de ces systèmes, des contrôles supplémentaires sont nécessaires ».

Depuis quelques mois, le parti conservateur britannique lutte pour le retrait des caméras de Hikvision et Dahua des bureaux gouvernementaux. Les deux entreprises chinoises sont depuis longtemps accusées d’utiliser leurs équipements pour surveiller la communauté de Ouïghours dans la région de Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. Pour l’heure, les caméras de Hikvision sont utilisées dans 15 arrondissements de Londres et celle de Dahua dans 5. D’après les informations de Comparitech, la capitale britannique est la troisième ville la plus surveillée au monde, avec 73,3 caméras pour 1 000 personnes, juste derrière Taiyun et Wuxi situées en Chine.

La défense d’Hikvision

Hikvision, basée à Hangzhou, est attristée par les allégations de Londres et indique que ses caméras sont conformes aux règles et réglementations britanniques, et sont soumises à des exigences de sécurité strictes. Un porte-parole de la société, rapporté par le South China Morning Post, a souligné qu’« il est catégoriquement faux de présenter Hikvision comme une menace pour la sécurité nationale ».

À lui d’ajouter qu’« aucune institution ou évaluation technique respectée n’est parvenue à cette conclusion. Hikvision ne peut pas transmettre les données des utilisateurs finaux à des tiers, nous ne gérons pas les bases de données des utilisateurs et nous ne vendons pas de stockage cloud au Royaume-Uni ». Il conclut en déclarant qu’Hikvision a toujours été transparente quant à ses opérations dans le pays. Actuellement, environ 1,3 million d’appareils immatriculés Hikvision sont fonctionnels en Grande-Bretagne.

Le Royaume-Uni n’est pas le premier pays à craindre les systèmes de surveillance en provenance de la Chine. Trois ans auparavant, en 2019, les États-Unis bannissaient 28 entreprises chinoises spécialisées dans la reconnaissance faciale, dont Hikvision et Dahua, de leur territoire.