Après la formation d’un premier syndicat au sein de l’entrepôt d’Amazon de Staten Island en avril dernier, le mouvement social s’intensifie chez le géant de l’e-commerce. L’entreprise américaine cherche par tous les moyens à freiner la formation de nouveaux syndicats, au point d’avoir licencié des leaders du mouvement dans un second entrepôt en mai 2022. Après un court moment d’accalmie, l’Amazon Labor Union (ALU), premier syndicat de travailleurs d’Amazon, a annoncé ce 16 août vouloir organiser une élection syndicale dans l’entrepôt ALB1, situé à Schodack dans l’État de New York.

Le NLRB doit autoriser la tenue d’une élection

Avant la tenue d’une élection, l’ALU doit d’abord obtenir l’autorisation du National Labor Relations Board (NLRB), l’agence fédérale américaine chargée de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques dans le monde du travail. Pour ce faire, un groupe syndical rattaché à l’ALU a diffusé une pétition adressée aux 400 employés Amazon de l’entrepôt de Schodack. Au moins 30 % des employés se sont exprimés en faveur de la tenue d’une élection, soit le nombre de signatures nécessaire pour que le NLRB autorise un vote. Si approuvée, l’élection aura lieu au cours de l’année.

« Les employés reconnaissent qu’ils ont des droits et qu’ils sont capables d’utiliser ces droits pour former un syndicat et envoyer un message fort, indiquant qu’ils ne doivent plus être contrôlés », a expliqué Heather Goodall, employée de l’entrepôt ALB1, au Wall Street Journal. Cette travailleuse est l’une des personnes à l’initiative du mouvement à Schodack. Elle explique que les employés ont choisi de rejoindre les efforts de l’ALU car le syndicat fait campagne pour des salaires plus élevés et l’amélioration des mesures de sécurité.

Amazon est ouvertement opposé aux mouvements syndicaux

Selon des données officielles du Département du Travail des États-Unis, Amazon enregistre un taux de blessés plus élevé que la moyenne nationale. La firme s’est défendue en expliquant que ces chiffres correspondent à un signalement plus rigoureux des blessures, contrairement aux autres entreprises du même secteur. Un porte-parole d’Amazon a déclaré que la société ne pense pas que la syndicalisation soit nécessaire et qu’elle préfère travailler directement avec ses équipes.

Même si la tenue d’une élection est approuvée par le NLRB, il y a de fortes chances qu’Amazon tente de faire échouer le vote. En juin, l’entreprise a été accusée par le NLRB d’avoir eu recours à des pratiques illégales pour dissuader les employés de voter en faveur d’un syndicat dans un entrepôt de Staten Island. Amazon n’a pas hésité à organiser des réunions antisyndicales, que le NLRB estime être une violation du Code du travail. Finalement, la majorité des employés ont voté contre le syndicat, signant un échec pour l’ALU.

Malgré les efforts de certaines entreprises contre les syndicats, les États-Unis connaissent actuellement une vague importante de mouvements sociaux qui inspire de plus en plus de travailleurs. Dernièrement, des employés de Starbucks, d’Apple ou encore d’Activision sont parvenus à former leurs propres syndicats.