La fintech britannique Checkout.com, spécialisée dans les paiements en ligne, a annoncé, le 7 juin, un partenariat avec l’entreprise de transfert de fonds en cryptomonnaies Fireblocks. Cet accord permettra aux utilisateurs d’utiliser les stablecoins lors de leurs transactions.

Garantir les transactions à n’importe quel moment de la journée

La start-up basée à Londres, valorisée à 40 milliards de dollars, va permettre à ses clients de recevoir et de payer en utilisant le stablecoin USDC, une cryptomonnaie adossée à la valeur du dollar. Grâce à cette nouvelle fonctionnalité, les entreprises vont pouvoir émettre des paiements 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, même les week-ends et les jours fériés.

Si Checkout.com parie sur les cryptomonnaies, c’est à cause des monnaies fiduciaires qui ne permettent pas d’assurer des échanges à tout instant. Ran Goldi, vice-présidente des paiements pour Fireblocks, explique que « traditionnellement, les paiements des entreprises se font exclusivement de 9h à 17h les jours en semaine, à l’exception des jours fériés. De plus, le traitement regroupé des paiements effectués les week-ends, en attente de validation de la part des banques, les retarde de plusieurs jours ouvrés. Avec Checkout.com, les entreprises ne seront plus limitées par des heures de règlement arbitraires ».

La société britannique a déjà essayé cette fonctionnalité avec quelques clients sélectionnés sur le tas. Au total, plus de 300 millions de dollars de transactions ont été facilités au cours de ces quelques mois d’essais.

Les régulateurs se méfient

Si pour Jess Houlgrave, responsable de la crypto stratégie pour Checkout, « [les stablecoins] joueront un rôle fondamental dans l’amélioration du paysage des paiements sous-jacents », les autorités se montrent prudentes après l’écroulement du TerraUSD survenu en mai. Les stablecoins sont censés être des actifs numériques pensés pour apporter de la stabilité sur le marché hautement volatil des cryptomonnaies. Vendus comme une cryptomonnaie fiable, ces jetons numériques ont montré le mois dernier, ces jetons numériques ont prouvé qu’ils pouvaient être un pari risqué.

Cette fragilité inquiète les régulateurs du monde entier. L’Europe réfléchit à une directive, sous l’acronyme Mica pour Market in crypto assets, visant à encadrer les stablecoins sur le territoire européen. D’autres pays ont déjà mis en place une régulation de ces actifs numériques. C’est le cas du Japon qui a récemment adopté une proposition de loi. Celle-ci n’autorise l’émission de stablecoins sur l’archipel que par les banques agréées et les institutions financières enregistrées. Aux États-Unis, les réflexions ne sont qu’à un stade préliminaire mais Janet Yellen, secrétaire du Trésor a fait savoir au Congrès qu’il était nécessaire de réguler ce secteur.

Dans le cas où le stablecoin USDC viendrait à s’écrouler, les autorités réglementaires veulent se tenir prêtes afin de limiter les dégâts.