Une collaboration de raison va voir le jour, réunissant le constructeur automobile Stellantis et Samsung SDI, succursale du géant sud-coréen spécialisée dans la production d’écrans, de piles et de batteries. Les deux géants souhaitent construite un site de production entièrement dédié aux batteries de véhicules électriques.

Né le 16 janvier 2021 de la fusion de PSA et FCA (Fiat Chrysler Automobiles), Stellantis commercialise quinze marques dont certains grands noms américains à l’instar de Chrysler, Jeep, Dodge, ou Ram. Le groupe s’est récemment fixé pour objectif de vendre 5 millions de modèles électriques d’ici 2030. Pour y arriver, elle aura besoin de répondre à sa propre demande de batterie.

Pour son premier site de production aux États-Unis, Stellantis s’attache les services d’un expert du secteur. Située à Kokomo dans l’Indiana, les travaux de l’usine co-construite avec Samsung SDI devraient démarrer dès 2022, pour une ouverture au cours du premier trimestre 2025. Les deux entreprises devraient en tout se délester de 2,5 milliards de dollars, avec au bout la création de 1 400 emplois dans l’État de l’Indiana.

Cette annonce fait écho à une autre effectuée quelques jours plus tôt. Un autre grand nom sud-coréen, Hyundai, a annoncé un plan d’investissements de plus de 10 milliards de dollars aux États-Unis. Dans cette enveloppe, on retrouve également la sortie de terre d’un site de production, mêlant véhicules électriques et batteries.

Derrière les projets d’expansions, c’est une quête de souveraineté qui se devine. Les difficultés d’approvisionnement depuis l’Asie, surtout la Chine, sont renforcées par le froid jeté dans ses échanges commerciaux avec les États-Unis. Les intérêts économiques de la mondialisation se transforment aujourd’hui en danger pour bien des entreprises, notamment les constructeurs automobiles.

Carlos Tavares, PDG de Stellantis

Carlos Tavares, PDG de Stellantis. Photographie : Stephane Sby Balmy

« Nous aurons, vers 2025 ou 2026, une pénurie de batteries. Et s’il n’y a pas de pénurie de batteries, alors il y aura une dépendance importante du monde occidental vis-à-vis de l’Asie » souligne Carlos Tavares, PDG de Stellantis.