Une fois n’est pas coutume, la NASA connaît à nouveau un retard avec son Space Launch System (SLS), son lanceur ultra lourd avec lequel elle retournera sur la Lune. En effet, le test qui était prévu ce 4 avril a dû être stoppé in extremis.

Un problème avec le lanceur mobile du SLS

Avoisinant les cent mètres de hauteur, le SLS est la fusée la plus puissante jamais construite. Gisant sur son pas de tir depuis maintenant une quinzaine de jours, elle devait subir le fameux « wet dress rehearsal », une répétition générale simulant les étapes précédent un véritable lancement, avec notamment le remplissage des réservoirs, qui prend fin seulement quelques secondes avant la fin du compte à rebours. Ce test est déterminant pour la suite du programme, puisque quand il sera réalisé avec succès, alors le lanceur pourra véritablement prendre son envol pour propulser la capsule Orion en orbite autour de la Lune lors de la mission Artemis 1.

« Pendant le refroidissement des lignes en préparation du chargement de l’hydrogène liquide, les équipes ont rencontré un problème avec un panneau du lanceur mobile qui contrôle la valve d’évent de l’étage du noyau. La valve de mise à l’air libre a pour but d’évacuer la pression de l’étage du noyau pendant le remplissage. Comme les équipes avaient peu de temps pour résoudre le problème, le directeur du lancement a décidé d’arrêter le test pour la journée. Une équipe examinera le problème sur l’aire de lancement et l’équipe étudiera sa disponibilité ainsi que le temps nécessaire pour retourner les systèmes avant de prendre une décision sur la marche à suivre », explique la NASA dans un communiqué de presse.

Malgré ce problème technique, les équipes sont parvenues à mettre au point une nouvelle procédure de chargement de l’oxygène liquide, un propergol cryogénique, et à remplir le réservoir à 50 % avec ce dernier. Si le test n’a pas été mené de bout en bout, l’agence spatiale a tout de même pu s’assurer que « les procédures de chargement modélisées étaient exactes », elle a également été en mesure de « surveiller l’étage central pendant qu’il était exposé aux liquides cryogéniques et recueillir des données qui permettront de mettre à jour les procédures de chargement des propergols ».

Le SLS sur sa rampe de lancement devant la pleine Lune.

Sur cette photographie, la lune éclaire le ciel alors que le SLS gît sur sa rampe de lancement. Photographie : NASA / Aubrey Gemignani

Un test essentiel à la suite du programme

Le fait que la NASA rencontre de tels problèmes techniques pour sa répétition générale est relativement normal, d’autant plus qu’aucun risque ne sera pris car, il faut en tenir compte, le SLS n’est pas un lanceur réutilisable comme ceux de SpaceX, et son coût de développement est très important. Pour rappel, le SLS est en développement depuis maintenant onze ans, la NASA ne compte donc pas faire d’erreur.

Désormais, l’agence spatiale va « examiner le problème sur la rampe d’atterrissage et étudier la disponibilité de la portée et le temps nécessaire pour remettre les systèmes en état avant de prendre une décision sur la voie à suivre ». Une conférence de presse devrait prochainement être tenue pour annoncer à quand le test sera reporté.

Cette répétition générale ouvrira la voie à la mission Artemis 1, non habitée, durant laquelle la capsule Orion se rendra en orbite lunaire. Si tout se passe comme prévu, la mission Artemis 2 décollera en 2023 avec plusieurs astronautes à bord de la capsule Orion qui se rendront en orbite autour de la Lune. En 2025, la mission Artemis 3 devrait déposer un équipage d’astronautes à la surface de notre satellite.

Pour rappel, l’objectif du programme Artemis est de ramener l’être humain sur la Lune et d’y établir une base baptisée Lunar Gateway, d’exploiter les ressources de la Lune pour y survivre pour ensuite passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire la première mission habitée vers Mars.