Dans une récente déclaration, Luca de Meo, l’actuel PDG de Renault, a déclaré qu’il prévoyait de passer l’intégralité du catalogue de la marque à l’électrique, avant 2030. Après avoir été pionnier en France avec la Zoé, puis tâtonné pendant plusieurs années, la marque au losange tente de se relancer.

Renault est à la traine

En effet, il y a 10 ans Renault était pionnier dans l’électrique en France. Pourtant, aujourd’hui le constructeur français semble s’être fait totalement distancer par ses concurrents. Selon Luca de Meo, malgré le fait que de nombreux projets étaient avance sur leur temps chez Renault, « il y a eu des hésitations, notamment face à la masse d’investissements à consentir et à l’absence de demande immédiate ».

En 2013, Renault est arrivé sur le marché de l’électrique en même temps que Tesla. Depuis, le catalogue électrique de la marque sonne creux. Cet été, le PDG de Renault avait déjà annoncé vouloir atteindre le seuil de 90% de véhicules électriques en 2030. Aujourd’hui et sous la pression de nouvelles mesures de la part de l’Union européenne, le constructeur français revoit ses plans et annonce un catalogue avec 100% de voitures électriques.

En 2022, les espoirs électriques de Renault reposent sur la Mégane qui arrivera sur les routes dans les prochains jours. Luca de Meo précise que « Dacia va suivre cette même dynamique et son électrification va être cohérente avec un positionnement qui nous impose de ne pas augmenter les prix ».

Une transition vers l’électrique trop rapide ?

Malgré cette volonté de proposer un catalogue 100% électrique avant 2030, Renault n’a pour le moment rien proposé d’autre… Si ce n’est une R5 électrique prévue pour 2024, ainsi qu’une 4L électrique dans la foulée. Pour atteindre son objectif, Renault va devoir revoir sa stratégie et surtout mettre les bouchés doubles sur l’électrique.

La plupart des grands constructeurs proposent déjà une gamme complète de véhicules électriques. C’est par exemple le cas de Volkswagen qui a dominé les ventes du troisième trimestre 2021 en Europe avec 58 000 véhicules électriques vendus, contre un peu moins de 34 000 pour Tesla et 28 000 pour le groupe Stellantis.

Renault ne veut surtout pas laisser trop de place à Stellantis, son principal rival en France et plus globalement en Europe. Le passage obligatoire à la voiture électrique est une échéance de plus en plus proche. En Europe, la Commission européenne a proposé cet été l’interdiction des moteurs thermiques en 2035

L’accélération de cette transition pourrait être fatale à certains constructeurs. Un processus « contre-productif » selon Carlos Tavares, le PDG de Stellantis. Il prévient : « nous sommes en train de pousser l’industrie à ses limites ».