D’après le PDG de Mubadala, le principal actionnaire du fondeur GlobalFoundries, les ventes de semi-conducteurs devraient atteindre 2 billions de dollars d’ici 2035. Une perspective qui a poussé l’ensemble du secteur à consentir à de lourds investissements afin de répondre à la très forte hausse de la demande et conforter leurs parts de marché dans les années à venir.
Ce n’est un secret pour personne, les fabricants de semi-conducteurs ont considérablement augmenté leurs dépenses d’investissement cette année pour répondre à l’explosion de la demande depuis le début de la pandémie. Aujourd’hui, le PDG de Mubadala, principal actionnaire de GlobalFoundries (3e plus gros fondeur mondial), a indiqué lors d’une interview à CNBC que les ventes de semi-conducteurs devraient continuer à croître très fortement dans les années à venir jusqu’à atteindre la somme considérable de 2 000 milliards de dollars d’ici le milieu des années 2030. « Il a fallu 50 ans pour que l’activité des semi-conducteurs devienne une activité d’un demi-billion de dollars. Il lui faudra probablement huit à dix ans pour doubler (d’ici 2030 – 2031). Et il va encore doubler quatre à cinq ans après ».
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Pour répondre à la demande mondiale, les fabricants de puces sont ainsi en passe de dépenser 152 milliards de dollars pour de nouvelles usines et équipements de production cette année, contre 113,1 milliards de dollars l’année dernière. En pourcentage, il s’agit d’une augmentation de 34 % d’une année sur l’autre, ce qui constitue la plus forte croissance en glissement annuel depuis 2017, lorsque les investissements cumulés des entreprises de semi-conducteurs avaient augmenté de 41 % sur l’année rapporte IC Insights.
Répartition des dépenses d’investissement en semi-conducteurs dans le monde par typologie de produits.
Les fabricants sous contrat comme TSMC, Samsung Foundry et GlobalFoundries mèneront l’ensemble du secteur en termes de dépenses avec 53 milliards de dollars d’investissement (35 % de toutes les dépenses d’investissement en semi-conducteurs en 2021). TSMC, le plus grand fondeur du monde, a l’intention de dépenser entre 25 et 35 milliards de dollars à lui seul pour la construction de nouvelles capacités de fabrication, avec en ligne de mire la production de puces en 3 nm d’ici 2023 et en 2nm d’ici 2025. Seul le fabricant chinois SMIC (5e fondeur mondial) a prévu de réduire ses dépenses d’investissement pour 2021 malgré la demande, puisqu’étant fiché auprès du Bureau américain de l’industrie et de la sécurité, il lui est difficile de se procurer des outils auprès d’entreprises américaines telles que Applied Materials, KLA ou Lam Research.
Entre-temps, les fabricants de puces de mémoire devraient dépenser 51,9 milliards de dollars cette année, dont 27,9 milliards de dollars pour de nouvelles capacités de production flash et 24 milliards de dollars dans la production de DRAM. Les fabricants de microprocesseurs quant à eux, menés par Intel, sont en passe de porter leurs investissements à 23,5 milliards de dollars cette année (+42 % par rapport à 2020) pour des ventes qui devraient atteindre 103,7 milliards de dollars (+14 %). À lui seul, l’américain Intel devrait consacrer environ 19 milliards de dollars de dépenses d’investissement à l’expansion de son réseau d’usines en 2021.
Ces chiffres ahurissants interviennent alors que la demande de puces continue de dépasser l’offre. Cette pénurie qui a d’abord touché l’automobile a touché tout le secteur électronique qu’il s’agisse des appareils ménagers des consoles ou des smartphones. Mais malgré les efforts consentis, la plupart des analystes s’accordent pour dire que la pénurie d’approvisionnement ne reviendra à la normale qu’à partir de 2023 au minimum.