Et de quatre. La plainte déposée ce 7 juillet 2021 par les trente-six procureurs généraux américains est la quatrième procédure antitrust lancée contre Google depuis le mois d’octobre 2020. Après celle visant le moteur de recherche de la firme et ses technologies de publicités numériques, c’est au tour du magasin d’application Play Store d’être au coeur de cette nouvelle affaire. Le géant de Mountain View ne pourra pas se dire surpris pour autant, puisque cette attaque en justice est attendue depuis le début d’année

Le Play Store accusé de comportements monopolistiques illégaux

Cette plainte est l’aboutissement d’une enquête de deux ans contre Google. Le procureur général de l’Utah, qui mène l’opération, avait pointé du doigt les pratiques anticoncurrentielles de Play Store dès 2020. Selon les informations du Wall Street Journal, le lancement de la procédure a été sciemment décalé pour laisser les procureurs généraux du Colorado et du Texas engager leurs propres poursuites sur la publicité et le Search. 

Selon les procureurs, le Play Store monopolise la distribution d’applications sur les appareils fonctionnant sous Android. Ils considèrent qu’il bloque la concurrence notamment par ses contrats ou encore en créant des obstacles techniques, parmi d’autres choses encore. Il y a seulement quelques jours, ce n’est pas forcément un hasard, Google a mis à jour les règles du Play Store pour imposer un format d’application aux développeurs, suscitant l’indignation de ces derniers.

Autre allégation contre Google, une proposition qui aurait été faite à Samsung. Celle de fermer sa boutique d’application Galaxy contre un dédommagement. Un arrangement qui aurait ainsi donné le champ libre au Play Store et à ses 15% à 30% de commission. 

L’enquête sur Google a commencé avant celle sur Apple

Google s’est fendu d’un billet de blog pour défendre son modèle. L’entreprise insiste sur le caractère ouvert de son système d’exploitation. Les utilisateurs peuvent télécharger des applications directement sur le site des développeurs, la pratique du « sideloading » y est autorisée. 

Contrairement à Apple qui se bat actuellement des deux côtés de l’Atlantique pour convaincre les responsables politiques de la nécessité de laisser iOS fermé aux marchés d’application tiers. Un point que n’a pas manqué de souligner l’un des porte-parole de l’entreprise : « Il est étrange qu’un groupe de procureurs généraux d’État ait choisi d’intenter une action en justice pour attaquer un système qui offre plus d’ouverture et de choix que d’autres ».

2023, une année chargée en prévision

C’est un fait contre lequel vont devoir se battre les procureurs. Ces derniers reprochent à Android une ouverture de façade, alors que le Play Store éclipse toute autre boutique d’application. Selon la plainte, la distribution d’application sur le système d’exploitation de Google est assurée à 90% par le Play Store, aucun autre acteur ne détient plus de 5% du marché.

La date du procès doit être fixée dans le mois à venir. Google aura droit un procès antitrust sur son moteur de recherche en 2023 suite à une plainte du département de la Justice. Les deux autres procès, ceux des procureurs généraux, devraient se tenir sur la même période.