Le ministère américain de la Défense a annoncé il y a quelques jours vouloir retirer Xiaomi de la liste noire instaurée par l’administration Trump. Le placement de Xiaomi sur cette liste noire était l’un des derniers coup de tonnerre de Donald Trump avant son départ officiel de la Maison Blanche. Voilà un véritable revirement politique opéré par Joe Biden. Le nouveau président américain envoie un message fort au monde et à la Chine.

Biden détricote les actions de Trump

Au début de l’année 2021, Donald Trump avait estimé que Xiaomi et neuf autres entreprises chinoises, dont la Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC) pourraient représenter un risque pour la sécurité nationale des États-Unis. C’était surtout l’occasion pour le président Trump de plomber l’économie chinoise une dernière fois avant son départ. En tout, il y a eu jusqu’à 86 entreprises à figurer sur cette liste noire, dont 69 sociétés chinoises. Apparaître sur cette liste signifie pour les entreprises qu’elles ne peuvent plus vendre leurs produits à des entreprises américaines, ce qui peut entraîner des conséquences dramatiques.

Seulement voilà, désormais c’est Joe Biden qui a les rênes. Son ministre de la Défense vient d’annoncer que Xiaomi ne figurerait plus sur cette liste noire. Reuters a pu consulter le document judiciaire qui mentionne cette suspension. On peut y lire que le ministère décide de mettre fin à une brève et controversée prise de bec entre la société chinoise et Washington. À l’annonce de cette nouvelle enthousiasmante, les actions de la société ont grimpé de plus de 6% à Hong Kong. Il était temps, car le cours de l’action de Xiaomi avait chuté de 20% depuis  janvier.

Xiaomi avait même intenté un procès contre le gouvernement américain

Selon l’ancienne administration, Xiaomi avait des liens avec l’armée chinoise. Cela n’a évidemment pas plu à l’entreprise chinoise qui avait décidé de passer à l’offensive en intentant un procès contre le gouvernement américain. Pour la société, cette décision était tout simplement illégale et inconstitutionnelle. Xiaomi a toujours nié d’éventuels liens avec l’armée chinoise. D’autres entreprises chinoises placées sur cette même liste envisagent des poursuites similaires contre le gouvernement américain. Il est clair que Trump avait fait de la lutte contre la montée en puissance de Pékin une arme redoutable de sa stratégie politique.

Selon le professeur Doug Fuller, qui suit l’actualité de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine depuis quelques années, affirme que : « cela ne faisait aucun doute que l’administration Biden allait faire des efforts pour corriger les excès de la politique menée par Trump envers la Chine, notamment à la fin de son mandat. Je pense que c’est un signe que Biden sera un peu plus doux. Dire que Xiaomi était une entreprise militaire chinoise a toujours été ridicule ».