Après les élections de mi-mandat, la Maison-Blanche prévoit de faire pression en faveur d’une législation antitrust qui limiterait le pouvoir des plus grandes entreprises technologiques du monde. Joe Biden sait que c’est maintenant ou jamais.

C’est le moment ou jamais pour Biden

L’administration Biden semble déterminée à faire passer deux projets de loi bloqués au Congrès, avant la potentielle prise de pouvoir des Républicains prévue en janvier. Brian Deese, directeur du Conseil économique national, a déclaré être « très déterminé à l’idée de faire avancer une législation antitrust ambitieuse ». Peut-être la dernière chance pour les Démocrates de faire passer l’American Innovation and Choice Online Act et l’Open App Markets Act.

Ces deux projets de loi pourraient sérieusement limiter le pouvoir des grandes entreprises technologiques. Selon les observateurs, il pourrait s’agir de la « plus importante extension de la législation antitrust depuis plus d’un siècle ». Avant même ce nouvel élan de l’administration Biden, les entreprises technologiques étaient aux prises avec une incertitude économique qui les a poussées à geler les embauches, voire à licencier massivement. C’est par exemple le cas de Meta.

Les actions d’Amazon et d’Alphabet ont chuté de plus de 40 % depuis le début de l’année 2022. Celles d’Apple ont perdu 23 %. De son côté, Meta a carrément perdu 75 % de sa valeur. Cependant, les Républicains ont indiqué qu’ils ne soutiendraient pas les deux projets de loi dont il est question s’ils reprenaient le contrôle des deux chambres du Congrès. Les partisans de ce projet ont donc demandé à la Maison Blanche de faire pression dans les dernières semaines précédant l’entrée en fonction du nouveau Congrès au début de l’année prochaine.

Les versions des deux projets de loi ont été adoptées par les commissions mais attendent encore le feu vert de la Chambre et du Sénat. Si le Congrès n’agit pas avant la fin de l’année, il faudra probablement attendre des années avant que les législateurs n’adoptent une législation visant à réprimer le pouvoir grandissant des géants technologiques. L’avenir de ces deux projets dépend du chef de la majorité du Sénat, Chuck Schumer, qui décidera s’il convient de soumettre les mesures à un vote avant la fin de l’année.

Pour Alex Harman, directeur des affaires gouvernementales au sein du groupe anti-monopole Economic Security Project, « c’est formidable de voir Joe Biden se pencher sur une législation aussi importante et populaire, et nous avons maintenant une réelle chance de lui faire passer la ligne d’arrivée ».