Avec un bitcoin dont la valeur a été multipliée par 5 en un an, le minage de cryptomonnaie est devenu un véritable eldorado pour certains. Mais les puissances de calculs nécessaires à son activité ne cessant d’augmenter, les émissions de gaz à effet de serre qu’elle génère risquent de faire rater à la Chine ses objectifs climat pour 2030.

D’après une étude publiée par le magazine Nature, les mines de bitcoin chinoises qui alimentent près de 80% du commerce mondial des cryptomonnaies, risquent de compromettre sérieusement les objectifs climatiques du pays d’ici 2030. Très gourmands en électricité, les serveurs dédiés au minage (récompenses reçues en échange de vérification des transactions par des tiers) sont fortement dépendants des sources d’électricité du pays dans lesquels ils sont présents. Avec 40% du pays alimenté en charbon, le résultat de l’étude paraît donc peu étonnant. La Chine est en effet le plus gros pollueur de la planète générant plus de 28 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Ainsi, si elles ne sont pas contrôlées, les mines de bitcoins chinoises généreront 130,5 millions de tonnes de CO2 d’ici 2024, soit à peu près autant que ce que produisent des pays comme l’Italie ou l’Arabie-Saoudite. La Chine qui s’est engagée à atteindre son pic d’émissions en 2030 avant la neutralité carbone d’ici 2060 dans le cadre de l’Accord de Paris, risque donc de louper le coche. Pour le co-auteur de l’étude, Wang Shouyang, la solution est simple, il suffirait de modifier le mix énergétique du pays en investissant massivement dans les énergies renouvelables : « puisque les prix de l’énergie dans les régions chinoises à énergie propre sont inférieurs à ceux des régions alimentées en charbon… les mineurs seraient alors plus incités à s’installer dans les régions à énergie propre. »

Cette année, l’industrie des cryptomonnaies devrait utiliser 0,6 % de la production totale d’électricité dans le monde, soit plus que la consommation annuelle de la Norvège, selon l’indice de consommation d’électricité des bitcoins de l’Université de Cambridge. Bien que le minage de cryptomonnaie soit interdit en Chine afin d’éviter le blanchiment d’argent, le minage lui est autorisé. Certains pays comme la Mongolie ont donc tout simplement décidé de mettre fin au minage afin de pouvoir atteindre leurs objectifs.