L’Autorité de la concurrence britannique (CMA) a terminé la première phase de son enquête sur le rachat de Giphy par Facebook, rapportent nos confrères de CNBC. S’alarmant des conséquences que cette acquisition pourrait avoir sur la publicité en ligne et sur les utilisateurs, le régulateur laisse quelques jours aux deux entreprises pour répondre à ses inquiétudes, avant d’éventuellement poursuivre un examen plus approfondi de leur accord.

Facebook et Giphy, un rapprochement inattendu

Au mois de mai 2020, Facebook créait la surprise en annonçant l’acquisition de Giphy pour 400 millions de dollars. Il faut dire que les négociations sont allées très vite. En seulement six semaines, les deux parties sont parvenues à un accord. L’objectif de celui-ci semblait alors limpide : faciliter l’utilisation et l’intégration de gifs au sein des différentes plateformes du groupe, et tout particulièrement sur Instagram.

Si cette opération semblait anodine, des inquiétudes ont pourtant rapidement été soulevées, et notamment par la Competition and Markets Authority (CMA) qui soupçonnait Facebook d’avoir enfreint une loi antitrust en rachetant Giphy. Une enquête a donc été ouverte le 28 janvier dernier. Deux mois plus tard, les premières conclusions tombent.

La CMA craint que cette acquisition menace le marché de la publicité en ligne, et qu’elle pénalise les autres réseaux sociaux

D’abord, la CMA a estimé qu’en raison de ce rachat, Giphy pouvait être moins encline à se développer dans la publicité en ligne, ce qui aurait pour conséquence de réduire la concurrence sur ce marché, et pour cause…. Avant son acquisition par Facebook, l’entreprise spécialisée dans les gifs avait prévu différents partenariats dans la publicité en ligne, que ce soit au Royaume-Uni ou dans d’autres pays.

L’autorité britannique craint également que cette opération pénalise également les autres réseaux sociaux. En effet, si Giphy appartient à Facebook, l’intégration à d’autres plateformes sociales telles que Snapchat par exemple, pourrait devenir compliquée.

Andrea Gomes da Silva, une responsable de la CMA, a ainsi expliqué dans un communiqué de presse : « De nombreuses personnes utilisent des GIF quand ils communiquent en ligne et donc il est important que ces plateformes ne soient pas restreintes dans ce qu’elles peuvent offrir. Il est crucial que nous nous assurions que Facebook, en tant que puissante société technologique, n’utilise pas sa position de marché pour étouffer la concurrence ».

Désormais, les deux entreprises américaines disposent de quelques jours pour répondre aux inquiétudes de la CMA. Si les réponses apportées ne sont pas suffisantes, l’autorité britannique poursuivra la deuxième phase de son enquête, qui cette fois devrait s’approfondir davantage.