La course contre la montre commence pour Deliveroo qui doit entrer en bourse à Londres en avril prochain. Dans un document publié aujourd’hui, la société enclenche son processus d’IPO avec l’annonce de premiers chiffres concernant son bilan de l’année 2020. Malgré des pertes de 223,7 millions de livres sterling (261 millions d’euros), l’année dernière fut prolifique pour la plateforme qui a vu ses ventes exploser.

2020 a été mouvementée pour la plateforme de livraison de plats à domicile. Après être passée près de la faillite à cause des mesures de confinement, Amazon a été autorisé par les autorités britanniques à soutenir Deliveroo à hauteur de 575 millions de dollars en échange d’une participation de 16 % dans l’entreprise. Ironie du sort, la pandémie a finalement permis de changer les habitudes des consommateurs qui se sont de plus en plus tournées vers la livraison de nourriture. Résultat, bien que toujours déficitaire, Deliveroo commence à réduire ses pertes et à améliorer ses marges.

Depuis sa création en 2013, Deliveroo a toujours été déficitaire. Néanmoins elle a réussi à réduire ses pertes de plus de 100 millions d’euros passant de -369 millions d’euros en 2019 à -261 millions 2020. Ses ventes sont dans le même temps passées de 2,9 milliards d’euros en 2019 à 4,8 milliards en 2020 et l’entreprise est même devenue rentable sur les 2 derniers trimestres avec un bénéfice brut en hausse de 89,5 % à 417 millions d’euros. Dans le même temps, sa marge est passée de 5,8 % en 2018 à 8,8 % en 2020, certains marchés atteignant même 12 %.

Tous ces signaux sont de bon augure avant son entrée en bourse dont la date exacte devrait être annoncée dans les jours qui viennent. La société pourrait être évaluée à 10 milliards de dollars lors de son introduction en bourse. Deliveroo sert aujourd’hui 6 millions de clients via 115 000 restaurants, magasins de plats à emporter et épiceries, et 100 000 coursiers sur ses 12 marchés. Mais selon son PDG Will Shu, Deliveroo est « encore en train de démarrer. Nos ambitions se sont accrues à mesure que nous commençons à comprendre et à mettre en œuvre l’opportunité qui s’offre à nous dans le domaine de l’alimentation en ligne », a-t-il déclaré.

Cette nouvelle rentrée d’argent, devrait ainsi permettre à la société de développer ses « Dark Kitchen » (commercialisés sous la marque Éditions), ainsi qu’un nouveau service en marque blanche appelé Signature permettant aux restaurant de proposer des livraisons via leurs propres canaux en ligne, et service d’abonnement de type Prime pour l’épicerie à la demande. Un fond sera également créé pour remercier les coursiers fidèles qui recevront des primes selon le nombre de commandes qu’ils auront livrés.

Avec cette introduction en bourse, Deliveroo cherche à reproduire le succès boursier de son rival américain DoorDash alors que la pandémie continue de faire exploser les demande de livraisons alimentaires en ligne.