Le vendredi 17 avril, la Competition & Markets Authority (l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés) a déclaré qu’en raison de la situation exceptionnelle que nous traversons, l’entreprise de Jeff Bezos, Amazon, sera autorisée à racheter une partie de Deliveroo. Selon les régulateurs britanniques, c’est la seule solution pour éviter la faillite.

Les impacts économiques du Covid-19 sont déjà là

La crise du Covid-19 va faire mal, très mal. Le monde entier est paralysé et la quasi-totalité des secteurs d’activité sont touchés. C’est aussi le cas pour les plateformes de livraison de nourriture comme Deliveroo. L’entreprise britannique va mal. Son activité est extrêmement réduite en raison des mesures de confinement. Pour tenter de survire, les autorités britanniques vont autoriser Amazon à prendre une participation dans l’entreprise. Un « rachat provisoire » selon la CMA.

La crise sanitaire que nous traversons va être longue et les autorités britanniques le savent. Les restaurants sont toujours fermés et ils pourraient bien le rester encore un petit moment. Deliveroo, comme beaucoup d’autres, constate une détérioration de ses finances et de son activité qui pourraient potentiellement lui être fatale. Amazon cherche depuis plusieurs années à s’allier à Deliveroo. L’objectif du géant américain est de proposer une offre crédible pour concurrencer Uber Eats et Takeaway.com.

Deliveroo ne peut plus se passer de cet investissement

En mai 2019, l’entreprise de Jeff Bezos disait vouloir investir 515 millions d’euros dans Deliveroo. Un aveu très clair de la part du géant américain : Deliveroo est plus fort qu’Amazon Restaurants. Il n’y a pas de débat. À l’époque, Will Shu, fondateur de Deliveroo précisait que :

« Amazon a toujours été une source d’inspiration personnelle, mais aussi pour l’entreprise. Nous sommes impatients de travailler avec une organisation tant obsédée par ses clients. L’arrivée de ce géant devrait nous permettre de faire grossir nos équipes et de nous intéresser à de nouveaux marchés ».

Seulement voilà, quelques mois plus tard, la CMA disait que cet investissement ne pourrait pas avoir lieu car : « la participation d’Amazon pourrait nuire à l’ensemble de nos restaurateurs, clients et livreurs ». Une enquête détaillée révélait alors que cet investissement aurait pu nuire à la concurrence. Un échec cuisant pour Amazon. Pourtant, Stuart McIntosh, président du groupe d’enquête indépendant de la CMA, a déclaré le 17 avril que :

« Sans investissement supplémentaire, il est clair que Deliveroo ne serait pas en mesure de respecter ses engagements financiers et devrait quitter le marché. La disparition de Deliveroo pourrait couper certains clients de la livraison de nourriture en ligne et en confronter d’autres à des prix plus élevés ou à une réduction de la qualité du service. Face à ce résultat brutal, nous pensons que la meilleure solution est d’autoriser provisoirement l’investissement d’Amazon dans Deliveroo« .

Un porte-parole de Deliveroo a expliqué que : « cet investissement nous aidera à surmonter les défis immédiats et à long terme ».