Le 1er février, l’armée a pris le pouvoir en Birmanie en réalisant un coup d’État. Quelques jours plus tard, les militaires ordonnaient le blocage des réseaux sociaux dans le pays pour étouffer les protestations. Le 24 février, Facebook a décidé de prendre ses responsabilités. Comme expliqué dans un billet de blog, le réseau social a pris la décision de bloquer l’accès à ses plateformes à l’armée birmane.

Facebook a bloqué l’armée birmane après son coup d’État

Après avoir fermé la page de l’armée régulière birmane il y a quelques jours, Facebook a déclaré ceci : « aujourd’hui, nous interdisons à l’armée birmane et aux entités étatiques et médiatiques contrôlées par l’armée, d’accéder à Facebook et Instagram, ainsi qu’aux publicités des entités commerciales liées à l’armée ». Rafael Frankel, directeur de la politique dans les pays émergents s’est exprimé pour faire savoir que le réseau social traitait la situation en Birmanie comme une urgence, pour la sécurité du peuple birman.

Un blocage qui restera en vigueur durant une durée indéterminée selon Facebook. Avant de décider de ce blocage total, Facebook avait pourtant bien tenté de réguler les publications de l’armée birmane. Rafael Frankel explique que : « nous avons appliqué les mêmes normes communautaires pour les militaires de Birmanie que pour tous nos utilisateurs à travers le monde en supprimant le contenu des pages et des comptes militaires qui violaient nos politiques. Cela n’était pas suffisant, nous avons pris la décision de les bloquer en nous basant sur quatre facteurs ».

Le réseau social veut limiter le pouvoir des militaires

Les quatre facteurs en question sont les suivants : le passé des militaires en matière de violations des droits de l’homme, les publications de la Tatmadaw (nom donné à cette organisation militaire) dans le passé sur les réseaux sociaux, les violations continues des règles du réseau social depuis le coup d’État du 1er février, et enfin ce coup d’État qui augmente considérablement les risques et la probabilité que les menaces en ligne puissent conduire à des dommages hors ligne.

En 2018, le commandant en chef Min Aung Hlaing avait déjà été banni de Facebook pour son comportement et ses publications douteuses. Aujourd’hui c’est l’ensemble des comptes de la Tatmadaw qui ont été bloqués, y compris la page d’informations Tatmadaw True News ainsi que la page du porte-parole de la Tatmadaw, le brigadier-général Zaw Min Tun. Facebook rapporte que 23 autres pages et comptes identifiés comme des relais d’information de l’armée birmane ont également été bloqués.

Facebook est en relation avec les institutions et les organisations non gouvernementales qui se soucient de l’avenir du pays. Des mesures supplémentaires pourraient être proposées dans les prochains jours en fonction de l’impact de ce premier blocage. Facebook plaide évidemment pour le rétablissement immédiat des services Internet en Birmanie, afin que les habitants puissent communiquer avec leurs proches et exprimer leurs opinions politiques.