L’Arcep ne s’attendait pas à cela. Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom se disputaient hier les fréquences 5G au travers d’une séance d’enchères. Au total, les quatre opérateurs français se sont engagés sur la somme astronomique de 2,78 milliards d’euros. Une manne supérieure à celle attendue.

Les fréquences 5G sont (presque) aux mains des opérateurs

Il y avait 11 blocs de 10 MHz dans la bande cœur 3,4 – 3,8 GHz, soit 110 MHz de bandes de fréquences à se départager. Selon l’Arcep, les équilibres du marché semblent avoir été respectés. Dans le détail, Orange s’attribue quatre blocs de fréquences. SFR en prend trois, Bouygues Telecom et Free en prennent deux. Une nouvelle acquisition que les opérateurs devront rajouter aux 50 MHz de fréquences qu’ils se sont offerts à l’hiver. Cette séance d’enchères fût disputée, c’est le moins que l’on puisse dire.

Étape préalable incontournable à la commercialisation des forfaits mobiles 5G, il aura finalement fallu 17 tours lors de ces enchères pour permettre à nos opérateurs de se départager les 110 MHz de fréquences dédiées à la 5G encore disponibles. Les 2,78 milliards d’euros déboursés sont largement supérieurs aux estimations de l’Arcep qui misait plutôt sur quelque chose comme 2,2 milliards d’euros. Bouygues Telecom et Free ont déboursé chacun 602 millions d’euros. SFR a investi 728 millions d’euros, tandis qu’Orange a dépensé 854 millions d’euros.

Désormais il ne reste plus qu’une dernière phase dans le cadre de cette attribution. Il s’agit de l’enchère de positionnement. Cette dernière étape permettra de déterminer la position des fréquences de chaque lauréat dans la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz. Chaque opérateur pourra alors exprimer ses préférences de position dans la bande. Cette séance est prévue pour le mois d’octobre. Une fois passée, Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom se verront remettre officiellement les autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz.

La France est-elle prête ?

Désormais les opérateurs doivent répondre à une question cruciale : les villes sont-elles prêtes à accepter la 5G ? Selon Emmanuel Macron : « la France prendra le tournant de la 5G« . Loin de vouloir chercher un compromis avec les récalcitrants de la 5G, le président français a misé sur l’humour en faisant référence au modèle Amish :

« J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine ».

Pourtant, il y a bel et bien une fronde qui semble naître en France sur le sujet de la 5G. Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux écologiste, souhaite ralentir le rythme du déploiement de cette technologie. Il réclame la tenue d’un débat public avant la commercialisation de la 5G. Selon lui, les opérateurs doivent instaurer un dialogue nécessaire, pour réfléchir au modèle de société que nous souhaitons développer. Les bordelais sont divisés sur le sujet et il semble que l’adoption de la 5G ne soit finalement qu’une question de temps.