Alors que les téléchargements de TikTok sont déjà bloqués sur le sol américain depuis dimanche 20 septembre, la Chine affirme qu’elle n’approuvera pas le rachat du réseau social détenu par ByteDance. Pékin a employé des mots forts en disant qu’il s’agit d’un rachat forcé sur la base de l’intimidation et de l’extorsion.

Pékin ne cédera pas à un rachat forcé

TikTok et Oracle se sont pourtant mis d’accord sur un potentiel rachat. C’est en tout cas ce que nous pensions… Les contours de cet accord sont en réalité extrêmement flous. ByteDance aimerait garder la majorité des parts mais Oracle et l’administration Trump ne le souhaitent pas. Les messages contradictoires qui ont fusé au cours de cette semaine ont clairement semé la confusion. Aujourd’hui c’est au tour de Pékin de faire connaître son mécontentement à l’égard de ce « rachat forcé ».

On peut lire dans le China Daily du 23 septembre ces mots : « la Chine n’a aucune raison d’approuver l’accord sale et injuste qui permet à Oracle et Walmart de reprendre TikTok sur la base de l’intimidation et de l’extorsion ». Selon l’article en question, le succès de TikTok a motivé les États-Unis à utiliser la sécurité nationale comme prétexte pour interdire l’application et tenter de la racheter. Cette prise de position de Pékin ne va pas aller dans le sens de ByteDance qui tentait de prouver sa dissociation de l’autorité chinoise.

L’article publié sur le China Daily fait même le parallèle entre les États-Unis et un gangster. Pour la Chine, la sécurité nationale est devenue « l’arme de prédilection de Washington lorsqu’il s’agit de freiner la montée en puissance des entreprises étrangères qui surpassent leurs homologues américaines ». Pékin est convaincu que si les États-Unis obtiennent ce qu’ils veulent, ils continueront à faire de même avec d’autres entreprises. Pour le gouvernement chinois, céder aux exigences déraisonnables des États-Unis signifierait perdre le contrôle de ByteDance.

Assiste-t-on à un acharnement de la part de Trump ?

Au début du mois de septembre, Pékin a pris les devants pour faire capoter ce rachat en instaurant une nouvelle réglementation qui oblige les entreprises technologiques à réclamer une licence avant d’exporter toutes technologies liées à l’intelligence artificielle. Vous l’aurez deviné, les algorithmes de TikTok sont évidemment concernés par cette loi. Les 100 millions d’utilisateurs américains seront-ils bientôt privés de leur réseau social préféré ? Compte tenu de la tournure que prend la situation, c’est de plus en plus probable.

Il y a quelques jours, le ministère du commerce chinois a appelé les États-Unis à renoncer à leurs actes d’intimidation pour tenter d’éviter une escalade. On a le sentiment que l’administration Trump s’acharne contre la Chine. Entre cette affaire et celle concernant Huawei, une autre entreprise chinoise qui risque de se retrouver à court de puces pour ses smartphones, on a le sentiment que les États-Unis cherchent à nuire à la Chine par tous les moyens possibles.