Huawei commence à être à court de puces pour fabriquer ses smartphones, rapporte Apnews. La raison de cette pénurie ? Les sanctions appliquées par l’administration Trump à l’encontre du géant technologique chinois. Une énième conséquence des relations commerciales tendues entre les États-Unis et la Chine.

Huawei essuie les attaques de Washington

Tout comme TikTok et WeChat, Huawei se retrouve au coeur des tensions entre les États-Unis et la Chine. Le géant chinois subit ainsi, coups après coups, les attaques de la Maison-Blanche. L’une des plus difficiles à encaisser a sûrement été celle du décret d’urgence nationale signé en 2019 par Donald Trump, interdisant aux firmes américaines de faire affaire avec les sociétés de télécommunication « présentant un risque pour la sécurité nationale« . Sans surprise, c’est évidemment Huawei qui était tout particulièrement visé.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre, avec notamment l’interdiction pour Google de fournir le système d’exploitation Android aux appareils de la marque chinoise. Ce n’était tout de même apparemment pas suffisant pour Washington, qui a décidé d’enfoncer le clou plus tôt cette année, en interdisant aux fournisseurs du monde entier d’utiliser les technologies américaines pour produire des composants pour Huawei.

Résultat : la production des puces Kirin 9000, conçues par les propres ingénieurs de Huawei à destination des appareils haut de gamme de la marque, devra s’arrêter le 15 septembre. En effet, celles-ci étaient jusque-là produites par la firme Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) qui utilisait des technologies de fabrication américaine, a déclaré Yu Chengdong, PDG de Huawei, lors d’un forum des industries technologiques. Il précise que Huawei n’a pas les capacités de fabriquer ses propres puces.

Le PDG estime également qu’en 2020, les ventes de smartphones seront probablement inférieures à celles de 2019 (240 millions d’appareils vendus), mais ne donne aucun détail sur les prévisions, offrant ainsi seulement un constat pessimiste de la situation : « C’est une très grosse perte pour nous« .

Qualcomm à la rescousse du géant chinois ?

Tout n’est peut-être pas perdu pour autant. Selon les informations du Wall Street Journal, Qualcomm serait actuellement en train de faire pression sur les décideurs politiques américains afin qu’ils assouplissent les sanctions établies, et qu’ils l’autorisent à vendre ses propres puces à Huawei pour la production de smartphones 5G.

L’entreprise affirme ainsi que l’interdiction d’exportation ne nuit pas seulement à Huawei, mais également aux entreprises américaines. En effet, en leur interdisant de vendre leurs composants au constructeur chinois, les États-Unis les empêche de bénéficier d’un marché estimé à 8 milliards de dollars et laissent finalement la voie libre à des sociétés étrangères concurrentes, telles que Samsung ou MediaTek.

Dans une présentation soumise aux fonctionnaires fédéraux américains, Qualcomm aurait ainsi expliqué : « Si Qualcomm est soumise à une licence d’exportation, mais que ses concurrents étrangers ne le sont pas, la politique du gouvernement américain entraînera un changement rapide de la part de marché des puces 5G en Chine et au-delà« . Ces arguments sauront-ils convaincre les États-Unis et l’administration Trump ? Affaire à suivre.