La question de la situation monopolistique créée par les géants du web est de nouveau sur la table à la Commission européenne. Cette fois-ci ce sont les assistants vocaux des GAFA, Siri, Alexa et Google Assistant, qui sont dans le collimateur de Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la concurrence. Une enquête a été ouverte.

Siri, Alexa et Google Assistant sont dans le viseur des régulateurs

Les membres de la Commission veulent s’assurer que les droits des consommateurs européens ne sont pas menacés par cette situation. Siri d’Apple, Google Assistant, Alexa d’Amazon, mais aussi Magenta de Deutshe Telekom, sont directement dans le viseur des législateurs européens. Si la Commission reconnaît que les assistants vocaux ont effectivement un potentiel énorme d’un point de vue technologique, elle estime également que la précaution doit être de mise.

Une enquête auprès de 400 entreprises aura lieu dès l’années prochaine en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. L’objectif de la Commission européenne est de trouver le moyen le plus juste de réguler le marché des assistants vocaux et plus largement de l’Internet des objets. Margrethe Vestager affirme que :

« Nous sommes convaincus que nous prendrons la mesure des avantages des assistants vocaux, que si les marchés de ces dispositifs restent ouverts et concurrentiels. Et le problème est que, comme nous l’avons déjà vu avec d’autres produits des GAFA, la concurrence sur les marchés numériques peut être très fragile ».

Comme dans le reste du monde, le marché de la domotique explose en Europe. On estime que le nombre d’appareils domestiques intelligents sera de 184 millions en Europe, d’ici 2023. Ce marché devrait atteindre une valorisation de 27 milliards d’euros d’ici quelques années. Vous pouvez par exemple trouver des lampes intelligentes, comme celles d’Ikea qui fonctionnent justement avec Siri, Alexa et Google Assistant. Les enceintes Bose sont également équipées de Google Assistant et d’Alexa.

Favoriser la concurrence pour réguler le marché

La Commission européenne est persuadée que le monopole des grands acteurs de ce marché pourrait empêcher les consommateurs de faire un choix « équitable » lors de l’achat de ces appareils. La vice-présidente de la Commission européenne, affirme qu’il est primordial de veiller à ce que les consommateurs ne se retrouvent pas enfermés dans un écosystème fermé en raison du manque de choix dans les produits intelligents. Elle rappelle que :

« Pour que nous puissions tirer le meilleur parti de l’internet des objets, nos appareils intelligents doivent communiquer. Si les appareils de différentes entreprises ne fonctionnent pas ensemble, les consommateurs risquent de se retrouver bloqués chez un seul fournisseur. Et être limités à ce que ce fournisseur a à offrir ».

Microsoft et Amazon ont justement décidé de faire collaborer leurs assistants vocaux depuis quelques années. Grâce à cette collaboration, Alexa pourrait répondre de la même manière que Cortana aux questions des consommateurs et surtout partager leurs connaissances. Ce partenariat permettra aussi d’utiliser un des assistants pour communiquer avec l’autre. En revanche, Apple et Google ne sont pour le moment pas dans cette optique de collaboration.