Cette fois-ci c’est officiel : des responsables du gouvernement américain utilisent les données de localisation des smartphones pour suivre les déplacements des américains pendant l’épidémie. Le Wall Street Journal rapporte que le CDC (Center for Disease Control and Prevention) pourrait même utiliser ces données pour faire respecter le confinement.

Les géants publicitaires sont capables de suivre l’évolution de l’épidémie

Le 18 mars, le gouvernement américain disait déjà vouloir explorer la piste du traçage numérique pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 que nous traversons. Aujourd’hui ça y est, les données de géolocalisation des américains sont étudiées et permettent aux autorités d’analyser et de modéliser les déplacements des habitants pour comprendre la propagation du virus. L’objectif final est de créer un portail gouvernemental contenant des informations de géolocalisation sur 500 villes du pays.

Les premiers résultats de cette méthode de traçage numérique ont permis d’alerter les autorités de New York sur un rassemblement dans un parc de la ville. New York est pourtant le foyer principal de l’épidémie aux États-Unis. Facebook est capable de fournir de telles données aux autorités. Justement, le gouvernement américain n’a pas fait appel aux opérateurs téléphoniques pour obtenir ces données de géolocalisation, mais à des entreprises publicitaires comme Facebook.

Mark Zuckerberg ne s’en cache pas et s’engage dans la lutte contre le Covid-19 en mettant des données à disposition des chercheurs. En effet, le patron de Facebook a déjà mis des « données Facebook agrégées et anonymisées » à la disposition de scientifiques, cela dans le but de mieux comprendre « comment se propage l’épidémie ». Il s’agirait principalement de données « sur la mobilité et des cartes à propos de la densité de population ».

La France pourrait aussi mettre en place un traçage numérique

En France, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm) a fait le choix de collaborer avec Orange, le principal opérateur téléphonique français. Un traçage numérique en France est à l’étude. L’Inserm est convaincu que ces données pourraient permettre de modéliser le déplacement des personnes sur le territoire français, dans le but d’adapter les efforts de notre système de santé.

En revanche, si demain un suivi individuel, et non plus anonymisé, devait être mis en place, la Cnil affirme qu’il devra absolument reposer sur une démarche volontaire et consentie de la part de la personne. Le risque, vous l’avez compris, serait de bafouer les libertés individuelles des citoyens français. Alors, faut-il être prêt à cela en période de crise ? C’est vraisemblablement l’opinion des coréens qui se sont parfaitement pliés à ces mesures strictes.