L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a pris la parole le 27 mars, pour préciser le périmètre de l’utilisation des données téléphoniques en France dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. Objectif de ce communiqué de presse : rassurer les français sur le traçage numérique à venir.

Pas de pistage individuel

En collaboration avec Orange, le principal opérateur téléphonique en France, l’Inserm s’apprête à : « étudier l’impact du confinement sur la mobilité des populations et pour explorer la manière dont l’usage des données agrégées issues des téléphones mobiles pourrait permettre de mieux prédire l’évolution de la pandémie de Covid-19 ».

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale se veut rassurant sur cette formule plutôt soft d’un traçage numérique à la française. Le communiqué de presse précise que : « nous n’allons pas nous intéresser aux déplacements d’un individu particulier ». Contrairement à certains pays comme la Corée du Sud, Israël ou encore l’Iran.

Un traçage numérique pour adapter notre système de santé

Le traçage numérique envisagé par l’Inserm pourrait être une technique particulièrement efficace pour analyser la mobilité des individus dans un contexte pandémique, en comparant les trajets avant le confinement et ceux réalisés pendant la crise.

Une fois le pic d’infection passé, l’Inserm prévoit également de récolter des données pour être capable de maîtriser une éventuelle deuxième vague de propagation. Alors que la Cnil s’inquiète d’un pistage massif en France, Eugenio Valdano, chercheur à l’Inserm, précise que :

« Nous n’allons pas nous intéresser aux déplacements d’un individu particulier, en regardant comment il a bougé et où. Nous allons plutôt analyser des données quantitatives anonymisées qui rendent compte de la mobilité entre zones géographiques grâce à la localisation des antennes relais qui gèrent le signal de communication (appel, texte), qui font état du nombre de déplacements effectués d’un canton à l’autre en France ».

Grâce à ce traçage numérique, l’Inserm espère également pouvoir modéliser le déplacement des personnes sur le territoire, dans le but d’adapter les efforts de notre système de santé. Avec de telles données, nous serions capables de connaître les régions « à risque », comme c’est le cas avec le Grand-Est et l’Île-de-France aujourd’hui. Le départ de 20% des parisiens vers la province aurait également pu être repéré plus tôt.