À partir de 2023, la SNCF n’aura plus le monopole des trains en France, vous le saviez, ce n’est pas une surprise. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est la première à se lancer dans ce grand changement. Dès le début de l’année 2020, deux premiers appels d’offre seront ouverts sur la ligne Marseille-Toulon-Nice ainsi que sur un ensemble de lignes TER, aux alentours de la ville de Nice.

La région PACA inaugure la nouvelle loi de 2018

Renaud Muselier, président du conseil régional de la région PACA, s’est félicité de cette grande nouvelle. Il estime que : « on va enfin avoir des trains à l’heure, on va avoir des rabais, avec une qualité de service ! Je vous le parie aujourd’hui ». C’est certain : l’ensemble des acteurs publics et privés vont observer tout cela de très près. Le choix de l’opérateur retenu pour chaque lot sera définitif en juin 2021, le démarrage de l’exploitation aura lieu l’année suivante sur Marseille-Toulon-Nice et en 2024 pour les TER autour de Nice.

Le Monde rapport que huit opérateurs, dont deux français, ont déjà fait part de leur intérêt pour les lots ouverts par la région. La Provence-Alpes-Côte d’Azur entend bien être la première région française à mettre en place l’ouverture à la concurrence. Cela est permis par une loi de 2018 qui vise à supprimer progressivement le monopole de la SNCF dans les transports ferroviaires régionaux. Les futurs contrats seront signés pour dix ans, c’est une durée qui laisse le temps aux opérateurs de faire leur preuve et qui permet à la région de rebondir si besoin. Ces deux appels d’offre sont estimés à 1,78 milliard d’euros.

Après la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, deux autres régions ont annoncé vouloir en faire de même : le Grand Est et les Hauts-de-France. Les Pays de la Loire pourraient également emboîter le pas à la région PACA. L’ouverture à la concurrence doit permettre de « récupérer de l’argent public sans supprimer aucune ligne, ni aucune gare » selon Renaud Muselier. Une nouvelle qui fait évidement bondir les syndicats qui estiment que l’ouverture à la concurrence « n’apportera aucune amélioration ».

L’ouverture à la concurrence pour plus d’écologie ?

Au-delà du prix ou des retards de retard, il y a un autre problème de taille : le bilan carbone des tains de la SNCF. Il n’est pas bon. Aujourd’hui, seulement 57% des voies ferrées sont électrifiées. Les voies qui ne le sont pas ont toujours recours à des combustibles fossiles pour fonctionner, et les trains sont donc alimentés au diesel. Un récent rapport de la Cour des comptes montre aussi que la qualité de service des agents de la SNCF est en régression et que leur productivité est considérée comme « faible ».

La Cour des comptes pointe également une absence de préparation à l’ouverture à la concurrence. En réalité, SNCF ou pas SNCF le problème se écologique se pose. L’usage des TER au sein des régions n’a pas toujours d’intérêt, écologiquement parlant. Bien que pratiques, ils ne suffisent à aller d’un point A vers un point B. Il est souvent nécessaire de compléter son trajet par un autre moyen de transport pour arriver à destination finale. Attendons de voir si l’ouverture à la concurrence peut améliorer le bilan carbone des trains.