La SNCF, en collaboration avec l’École Centrale de Nantes et deux spécialistes de l’impression 3D, VLM Robotics et 4D Pioneers, a annoncé le 5 avril la création du consortium Additive4Rail. Son objectif est d’optimiser le temps et les coûts de maintenance des trains grâce aux nouvelles technologies d’impression.

L’impression 3D ouvre de nouvelles perspectives pour la SNCF

La Société nationale des chemins de fer français avait déjà investi l’année dernière dans la fabrication additive avec 3YOURMIND. Le logiciel permettait d’identifier et d’évaluer rapidement les pièces de rechange pouvant être imprimées en 3D. Aujourd’hui, sur 30 000 pièces de rechange, 10,3% d’entre elles sont imprimables, ce qui a permis de diminuer le temps de livraison de 2 mois et demi à 10 jours.

Avec Additive4Rail, la SNCF compte réduire significativement son stock de pièces afin de se rapprocher au plus près de la demande. Le projet permettra d’imprimer directement, en 3D, les pièces qui doivent être changées. Une économie de temps conséquente qui va de pair avec une diminution des coûts de stockage. L’entreprise publique recense actuellement 150 000 références, dont de nombreuses petites séries, nécessaires à la maintenance des trains.

Une chaîne de production créée pour l’occasion

L’entreprise ferroviaire et ses partenaires vont installer une chaîne de production de 150 mètres carrés à Saintes, en Charente-Maritime. Placée sur l’un des sites du Technicentre industriel SNCF Charente-Périgord, cette dernière aura pour mission de fabriquer et réparer des pièces métalliques et en polymères grâce à l’impression 3D.

Au cours du mois d’avril, une équipe de 3 personnes sera assignée à cette chaîne afin de réaliser des tests sur les matériaux et les machines fournies par les partenaires du consortium. Au programme, l’expérimentation des procédés par « dépôt de filament thermoplastique » et par « dépôt de fil métallique » pour fabriquer des pièces destinées à être équipées sur les trains.

10,7 millions d’euros de financement public

Le projet est l’un des 7 lauréats retenus lors de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par le Comité d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation Ferroviaires (CORIFER) le 9 mars 2021. Il est financé par les pouvoirs publics, dont la Banque Publique d’Investissement, à hauteur de 10,7 millions d’euros sur les 4 ans de partenariats : 4,8 millions d’euros pour la SNCF, 2,7 millions d’euros pour l’École Centrale Nantes, 2,4 d’euros millions pour VLM Robotics et 890 000 euros pour 4D Pioneers.

Le consortium Additive4Rail espère accélérer la démocratisation de l’impression 3D à usage industriel en France et dans le secteur ferroviaire. Dès 2026, il souhaite réaliser pour ce secteur des prototypes innovants comme la fabrication d’un bogie de train, le chariot situé sous les véhicules à grande vitesse.