D’après le Globe and Mail, Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, prévoit de délocaliser son centre de recherche américain vers le Canada. Le patron du géant technologique chinois a également avoué qu’il envisageait la construction d’une nouvelle usine en Europe pour y fabriquer des équipements 5G.

Le Canada plutôt que les États-Unis

Nous savions que l’entreprise chinoise voulait licencier une bonne partie des salariés américains, mais nous ne pouvions pas nous douter qu’elle ferait le choix radical de quitter les États-Unis. En juillet, des rumeurs couraient sur des centaines de licenciements potentiels. Comme Huawei n’est pas autorisé à participer au développement de la 5G aux États-Unis, l’entreprise préfère prendre la décision de transférer son centre de recherche vers le Canada.

Invoquant des risques d’espionnage industriel ou de sabotage des réseaux occidentaux, les États-Unis ont confirmé qu’ils ne voulaient pas que Huawei participe au développement de la 5G. Pour le moment, le Canada n’a pas encore pris de décision et l’entreprise chinoise estime que c’est une bonne nouvelle.

En 2019, Huawei a déjà recruté 300 personnes supplémentaires au Canada. Actuellement, 1 200 employés travaillent pour le groupe chinois dans le pays. Aux États-Unis, les salariés du centre de recherche Futurewei ne sont plus très nombreux (250 alors qu’ils étaient 850). Huawei a déjà commencé à licencier une grande partie des équipes, en prévision de cette délocalisation.

Une future implantation en Europe ?

Le fondateur de Huawei veut également conquérir l’Europe avec sa 5G. Il a précisé lors de cette interview qu’une nouvelle usine pourrait voir le jour sur le vieux continent. Son rôle serait de fabriquer des équipements 5G, dans l’espoir d’apaiser les craintes suscitées par les allégations américaines. Huawei veut prouver que ses équipements ne servent pas d’espions au gouvernement chinois.

En France, l’exclusion de Huawei ne sera pas décidée simplement parce que les États-Unis l’exigent. Non, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, s’est voulue claire à propos du sort de Huawei en France : « le gouvernement ne prendra pas de position d’exclusion ou d’autorisation automatique car nous avons une responsabilité : la sécurité des français ».

Vous l’aurez compris, la France décidera seule du sort de Huawei sur son territoire. Aucun accord n’a été passé avec Donald Trump pour bloquer Huawei sur le marché français. Cependant, cela n’assure pas non plus un accès assuré au constructeur chinois. Le gouvernent promet que Huawei sera traité comme n’importe quel autre constructeur souhaitant devenir équipementier en France, reste maintenant à patienter jusqu’à la prise de décision finale.