La SEC (Securities and Exchange Commission) vient de mettre un terme au développement de Gram, la monnaie virtuelle initiée par le réseau social Telegram, sur le sol américain.

Le lancement de Gram semble compromis

Alors que l’entreprise a jusqu’au 31 octobre pour lancer officiellement sa cryptomonnaie, la Securities and Exchange Commission des États-Unis a tout simplement décidé de stopper le lancement de Gram sur son sol estimant que l’entreprise ne respecte pas ses lois. La plateforme de messagerie avait pourtant réussi à récolter 1,7 milliard de dollars (1,53 milliards d’euros) en 2018 pour lancer Gram.

Les fondateurs de l’application ont annoncé qu’ils souhaitaient lancer une Initial Coin Offering (ICO) dans l’objectif de créer leur propre cryptomonnaie. Leurs plans semblent désormais compromis. C’est d’autant plus embêtant qu’un tiers des investisseurs sont américains. En 2018 l’entreprise avait décidé de vendre sa monnaie virtuelle a prix réduit pour se lancer. Résultat : sur 2,9 milliards de Gram Tokens, 1 milliard ont été achetés par des américains.

Basée sur une blockchain de troisième génération du nom de TON, la monnaie virtuelle de Telegram, est pour le moment interdite aux États-Unis. La SEC veut l’empêcher de distribuer ses Gram Tokens sur le marché américain. L’agence de régulation accuse Telegram de ne pas s’être enregistrée auprès de son bureau et d’avoir enfreint la « Securities Act of 1933 ». Pour Zachary Fallon, ancien avocat de la SEC, cette interdiction pourrait avoir des effets dramatiques sur lac cryptomonnaie de Telegram. Il est convaincu que cela pourrait entraver les capacités de l’entreprise à distribuer sa monnaie virtuelle dans d’autres pays.

Les cryptomonnaies inquiètent les régulateurs

Quoi qu’il en soit, Telegram a promis à ses investisseurs que la cryptomonnaie serait disponible au plus tard au 31 octobre 2019. Si ce n’était pas le cas, la société s’est engagée à les rembourser entièrement. Le temps presse et la Securities and Exchange Commission semble bien décidée à lui mettre des bâtons dans les roues.

Stephanie Avakian, co-directrice du département de l’application des lois à la SEC, a déclaré que : « nous estimons que l’entreprise n’a pas fourni suffisamment d’informations aux investisseurs. Notamment les activités commerciales et la situation financière de Telegram ainsi que les facteurs de risque et la gestion de Gram dans le temps ».

Les cryptomonnaies n’ont clairement pas le vent en poupe. Nous venons d’apprendre que Visa, Mastercard et eBay abandonnaient Facebook dans le cadre du projet libra. En effet, le réseau social semble être dans une impasse. En plus des abandons récents, une forme de scepticisme réglementaire et politique pourrait bien empêcher la Libra de sortir à la date initialement prévue. Pour tenter de rassurer; Mark Zuckerberg doit prendre la parole devant le Congrès américain le 23 octobre.