Telegram a été brièvement suspendue ce lundi 25 mars, après que la messagerie a refusé de coopérer avec les autorités dans une affaire de vol de propriété intellectuelle. Ce n’est pas la première fois que l’application connaît un tel sort.

Un audit de la police en cours

Le vendredi 22 mars, le juge Santiago Pedraz a accepté de suspendre les services de Telegram en Espagne dans le cadre d’une enquête faisant suite à une plainte de plusieurs sociétés de médias. Tandis que l’interdiction devait entrer en vigueur ce lundi, Pedraz est finalement revenu sur sa décision, « une mesure excessive et non proportionnée », a-t-il estimé.

Il a finalement ordonné un audit de la police sur les « caractéristiques de Telegram ainsi que sur l’impact que la suspension temporaire pourrait avoir sur ses utilisateurs ». L’ONG de défense des consommateurs FACUA est vite montée au créneau face au ban de l’application, citant des « dommages considérables » pour ses utilisateurs espagnols. Telegram est la quatrième messagerie la plus utilisée dans le pays.

Cette affaire fait suite à une action en justice intentée par les géants des médias espagnols Atresmedia, Mediaset, EGEDA et Telefonica. Elles accusent la plateforme de violation du droit d’auteur, notamment car une partie de leur contenu a été diffusée sur l’application à leur insu. Dans le cadre de son enquête, la justice a contacté les autorités des îles Vierges, où est enregistrée Telegram.

Elle espérait notamment obtenir des « certaines données techniques » afin d’identifier les propriétaires des comptes ayant diffusé le contenu. Une démarche restée sans réponse, rapporte Reuters.

Pas une première pour Telegram

Telegram, qui ne modère presque pas le contenu sur sa plateforme, ne partage que très rarement des informations avec les autorités, mis à part pour des affaires de terrorisme ou de pédopornographie, assure-t-elle.

En janvier 2022, l’Allemagne a envisagé de suspendre l’application après que des groupes d’extrême droite l’ont exploitée pour diffuser de fausses informations sur les campagnes de vaccination contre le Covid-19. Même son de cloche au Brésil où, l’année dernière, une cour fédérale a ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet et aux boutiques d’applications de Google et d’Apple de suspendre la plateforme. Il lui était alors reproché d’avoir répondu de façon incomplète à une demande d’information sur deux chaînes néonazies.

En Espagne, FACUA a félicité la décision du juge de revenir sur son ordonnance, e espère que l’audit de la police l’amènera à la révoquer.