Partout dans le monde, les campagnes de vaccinations se poursuivent. C’est le cas aussi en Allemagne, où 72 % de la population est vaccinée. Toutefois, une minorité de personnes d’extrême droite s’oppose aux différentes restrictions pour lutter face à la pandémie. Ces groupes utilisent le service de messagerie Telegram afin de violer la loi allemande. En conséquence, le gouvernement envisage d’interdire l’accès à l’application.

Telegram comme alternative aux autres réseaux sociaux

« Telegram devra peut-être être interdit s’il continue d’être populaire auprès des groupes d’extrême droite et que les personnes opposées aux restrictions liées à la pandémie continuent de violer la loi allemande. Nous ne pouvons pas exclure cela », a déclaré la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Feaser à l’hebdomadaire Die Zeit. Selon l’évaluation menée par les autorités de sécurité allemandes, le service de messagerie chiffré est particulièrement utilisé par l’extrême droite et les complotistes.

Ces groupes se sont retranchés sur Telegram, car elle constitue une alternative aux autres réseaux sociaux, le service étant l’un des moyens les plus simples d’utiliser un service de chat crypté. Certains utilisateurs se sont fait bannir ou bloqués de YouTube, Twitter, Facebook ou encore Instagram, en raison du contenu extrémiste qu’ils pouvaient poser. En décembre, les comptes Facebook d’un mouvement anti-vaccin avaient été supprimés à la suite d’un harcèlement coordonné.

Même si cette application peut être utilisée par les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et opprimés de pays autoritaires ou en guerre, elle est aussi répandue parmi les terroristes ou les délinquants pour cacher leurs activités.

Capture d'écran de l'application Telegram

Grâce à Telegram, il est possible de créer facilement des groupes afin de converser. Capture d’écran : Telegram.

Comment l’Allemagne peut réussir à réglementer ou à bloquer Telegram ?

Nancy Faeser a précisé que l’Allemagne est « un État de droit, mais nous ne pouvons pas non plus exclure la possibilité d’interdire l’accès à Telegram. L’éteindre serait très grave et est clairement le dernier recours. Toutes les autres options doivent avoir été infructueuses au préalable ». Même si la ministre a évoqué cette idée et a annoncé sa possible exécution, aucun détail technique ou juridique permettant sa mise en oeuvre n’a été précisé.

Des discussions ont d’ailleurs été engagées avec d’autres pays européens pour essayer de réglementer cet outil de messagerie. « Aujourd’hui, Telegram est à Dubaï, demain peut-être aux îles Caïmans. Nous aurons besoin de beaucoup de force pour faire respecter la loi. En tant qu’État-nation allemand, nous ne pouvons pas le faire seuls » a ajouté Nancy Faeser.

Un autre moyen plus drastique serait de convaincre Apple et Google de ne plus proposer l’application en téléchargement sur leurs plateformes. Toutefois, il est possible de télécharger Telegram en contournant le Google Play Store ou l’Apple Store.