En octobre 2018, Dyson se disait prêt à concrétiser son projet de voiture électrique. Sir James Dyson, le fondateur de la société Dyson, prévoyait même de faire fabriquer ses véhicules à Singapour d’ici 2021. Finalement le projet est abandonné car il n’était pas « commercialement viable » d’après une lettre envoyée directement aux salariés de Dyson.

L’aspect financier du projet n’a pas été anticipé

L’année dernière Dyson voyait très grand en décidant de se lancer un sur le marché des véhicules électriques. La société britannique faisait ce choix tardif de se positionner sur un marché particulièrement concurrentiel et déjà bien occupé par les plus grands constructeurs automobiles ou d’autres sociétés spécialisées comme Tesla. Finalement l’entreprise a déclaré que malgré tous les efforts de son équipe pour imaginer un véhicule électrique « fantastique », le projet n’était pas viable d’un point de vue financier.

Comme à son habitude, Sir James Dyson a rédigé une lettre qu’il a ensuite envoyé à l’ensemble de ses équipes pour faire part des évolutions de l’entreprise. La BBC a pu se procurer cette fameuse lettre. Dyson aurait même tenté de trouver un acheteur pour que le projet perdure, en vain. C’est donc officiel : Dyson doit fermer ses différentes installations du département « véhicule électrique » aussi bien au Royaume-Uni qu’à Singapour. Le fondateur de l’entreprise précise que Dyson continuera toutefois de travailler sur la technologie des batteries électriques développées dans le cadre de ce programme. 

Des sommes astronomiques ont déjà été engagées

Dès 2017, James Dyson annonçait que ses voitures « seraient radicalement différentes des modèles actuels ». La société a tout de même engagé 2,86 millards d’euros dans ce projet, c’est dire à quel point elle y croyait. En 2 ans 523 personnes ont été embauchées au sein du centre de recherche et développement anglais de Dyson. L’entreprise avait fait le choix de travailler avec Singapour car la ville avait signé des accords prometteurs sur le libre échange avec le Japon et la Chine. Dyson s’imaginait déjà exporter massivement son véhicule électrique vers l’Asie.

224 millions d’euros ont été dépensés pour fabriquer des pistes d’essai au Royaume-Uni. Le site pourrait être utilisé pour d’autres projets d’après la société. Aussi, les premières voitures avaient déjà été fabriquées et étaient déjà à l’essai. L’entreprise tente d’ores et déjà de trouver de nouvelles fonctions aux 523 employés embauchés à l’origine pour ce projet.

Ce n’est pas la première fois que Dyson laisse mourir un projet non rentable. Souvenez-vous par exemple de la machine à laver Contrarotator stoppée en 2005. Comme Dyson l’explique dans sa lettre, il convient de relativiser : « il ne s’agit pas d’un échec de l’équipe, pour qui cette nouvelle est particulièrement difficile à encaisser mais plutôt d’une erreur de jugement de la part de la direction ».