Est-ce que c’est la qualité sonore qui vous fait choisir Spotify plutôt qu’une autre plateforme de streaming ? Non, c’est le prix, les contenus proposés par les curateurs et l’interface. La différence technique se lisse avec le temps, le choix réel d’un utilisateur se fait donc sur le prix vs le catalogue. Spotify comme les autres, doit donc construire des accords  pour s’assurer les exclusivités et l’accès a un catalogue élargi et vivant. Une stratégie qui coute aujourd’hui 75% de ses revenues à Spotify.

Spotify le faiseur de star

Pourquoi dans un tel contexte, Spotify ne met pas en place une politique de production de contenu ? Avec 75 millions d’abonnés, Spotify est pourtant un faiseur de star. Les suédois peuvent être tenté par le modèle Netflix qui produit des programmes exclusifs pour sa plateforme. Il y a malgré tout une différence de taille. Si le streaming a remis de l’essence dans le business musical, il n’a pas encore révolutionné son fonctionnement. Les acteurs en présence sont les mêmes : des artistes, des producteurs, des labels pour fabriquer la musique. Des distributeurs : disques, radios, télévisions, synchronisations publicitaires ou streaming pour diffuser la musique auprès du public.

Quand vos fournisseurs possède 85 % du catalogue

Spotify à toutes les cartes en main: détection des futurs stars par la data et distribution massive des contenus. En intégrant la chaîne de production, ils pourraient consolider largement leur position. Ce n’est pourtant pas à l’ordre du jour. La stratégie de la marque est toujours centrée autour de l’abonnement et de l’optimisation de l’expérience utilisateur.  C’est vrai qu’en face, les majors possède 85% du catalogue, difficile de déclarer une guerre commerciale avec ces principaux fournisseurs. Spotify évite donc la castagne et ne produit pour le moment que des lives d’artistes et des podcasts.

Entre le marteau et l’enclume

Pour combien de temps ? Si on considère la situation d’un Spotify bloqué entre des abonnements impossibles à augmenter et des charges de 75%, on peut se demander si les maisons de disque ne pourraient pas craindre l’apparition d’un concurrent massif comme ont pu le connaitre les studios hollywoodien en concédant la diffusion de leurs films à Netflix.