Le 21 mars, Mark Zuckerberg a mis fin aux longs jours de silence pour Facebook, en pleine tempête suite aux révélations faites sur l’exploitation des données personnelles de Cambridge Analytica. Pour tout comprendre, je vous invite à lire notre dossier sur ce scandale qui touche Facebook, et Mark Zuckerberg. Quatre longs jours qui ont coûté cher à Facebook, tant du côté des investisseurs que des utilisateurs. Interviewée par CNBC, Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, a confirmé que cette prise de parole tardive était une erreur.

« Parfois, nous nous exprimons trop tardivement, » a-t-elle déclaré. « Si je regarde en arrière, j’aurais fait parler Mark et moi-même plus tôt. »

La tempête pour le réseau social a débuté le 17 mars avec deux révélations publiées par le New York Times et le Guardian. On apprenait alors qu’une société du nom de Cambridge Analytica était à l’origine d’une des plus importantes collectes illégales de données dans l’histoire de Facebook : 270 000 profils et 50 millions de leurs amis.

Effet immédiat en bourse, la valeur de Facebook baisse de plus de 60 milliards de dollars pendant que Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg organisent leur prise de parole. Au final, plusieurs interviews ont été données à différents médias anglophones par les deux exécutifs de la société.

Habituellement, une très grosse entreprise suit un script bien rodé pour les communications de crise. Le service de communication annonce des mesures et une enquête, puis le PDG fait une déclaration bien préparée avec l’aide du département juridique. Parfois certaines personnes sont licenciées, ou remettent leur démission. Quelques petites opérations s’enchaînent jusqu’à ce que le calme revienne.

Ce qui change aujourd’hui, c’est qu’il s’agit de Facebook, un réseau social de la taille du plus grand pays du monde. Déjà acculé pour avoir laissé les russes influencer la campagne de Donald Trump, Mark Zuckerberg doit désormais faire avec la pire crise qu’il ait connu depuis la création de Facebook. Cette crise pourrait même lui coûter sa place.

Il ne va pas s’agir d’une crise de croissance pour Facebook qui domine déjà tous les autres réseaux sociaux du monde occidental. Le géant entre dans une crise de confiance qui est pourtant primordiale pour sa survie. Les jours passés dans la prise de parole ont certainement laissé des dommages irréversibles, même si #DeleteFacebook n’a pas eu d’effet.

Le réseau social n’a plus le droit à l’erreur, ses utilisateurs ne lui laisseront aucune chance.