Le silence devenait assourdissant. Quatre jours après le déclenchement de la polémique autour de l’usage de données personnelles de millions d’utilisateurs sans leur consentement par la firme britannique Cambridge Analytica, Facebook a enfin réagi publiquement.

Mark Zuckerberg, son fondateur et CEO, a pris la parole sur son compte personnel et a donné plusieurs interviews dans les médias, notamment à CNN. Dans cet exercice de communication de crise, Zuckerberg s’est dit “désolé” et a reconnu des “erreurs”.

Nous avons une responsabilité pour protéger vos données et si nous n’y arrivons pas, nous ne méritons pas de vous servir”, débute-t-il dans son post.

Il y a une rupture de confiance entre Facebook et ceux qui partagent leurs données avec nous et qui s’attendent à ce que nous les protégions. Nous devons réparer cela”, poursuit-il.

Mark Zuckerberg a ensuite dévoilé son plan d’actions dans l’immédiat :

  • Tout d’abord, nous allons mener un audit complet de toutes les app qui ont une activité suspecte
  • Deuxièmement, nous allons réduire les données dont ont accès les développeurs pour empêcher tout autre cas d’abus.” Les développeurs n’auront par exemple plus accès à vos données si vous n’avez pas utilisé leur application en 3 mois. Aussi, Facebook va réduire les données que les utilisateurs peuvent partager aux applications lors de leur inscription aux simples nom, photo de profil et adresse e-mail.
  • Troisièmement, nous voulons nous assurer que vous sachiez à quelles applications vous avez donné accès à vos données.” Un outil sera développé prochainement à ce sujet. Il sera visible en haut du News feed et indiquera les apps que vous utilisez et permettra de retirer la permission d’utiliser vos données.

Mark Zuckerberg conclut son message par : “J’ai créé Facebook et au final je suis responsable de ce qui arrive sur notre plateforme”.

Chute en bourse et campagne pour désinstaller Facebook

Depuis la fin de semaine dernière et les révélations conjointes du New York Times et du Guardian, Facebook est pris dans une polémique mondiale qui a fait chuter son action de 6,8 % lundi à Wall Street et, surtout, qui lui vaut des convocations par les parlementaires des deux côtés de l’Atlantique. Mark Zuckerberg a d’ailleurs indiqué qu’il «serait heureux» de venir témoigner devant le Congrès américain.

Ces médias anglo-saxons avaient révélé qu’une firme britannique, Cambridge Analytica, s’était procurée plus de 50 millions de données personnelles d’utilisateurs de Facebook sans leur accord entre 2014 et 2015.

Cette société est connue pour avoir participé à la campagne de Donald Trump, notamment en optimisant le ciblage des audiences pour l’affichage des publicités en ligne et des appels aux dons pour le candidat républicain. Cette dernière nie avoir eu recours à ces données dans le cadre de cette campagne, ce que réfutent certains ex salariés.

Ce mardi, Brian Acton, un des co-fondateurs de WhatsApp, application rachetée en 2014 par Facebook pour 16 milliards de dollars, parti du réseau social depuis quelques mois, a lancé dans un tweet : “C’est le moment #DeleteFacebook (#SupprimerFacebook en français)”. Néanmoins Mark Zuckerberg a précisé qu’il n’y avait pas eu d’impact notable.