Au moins un concurrent de Microsoft aurait reçu, en janvier, un questionnaire venu de la Commission européenne. L’autorité de la concurrence, rattachée à l’institution, semble intriguée par le logiciel Microsoft Entra ID, connue jusqu’à l’été 2023 comme Azure Active Directory.
Les plaintes contre Microsoft s’accumulent…
La solution de Microsoft est un outil de gestion des identités et accès aux services, applications, cloud. Sur son site, l’entreprise vend son logiciel comme un moyen simple et rapide de se connecter à un environnement multicloud, de centralisation de gestion des identités et accès à un environnement cloud.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Une entreprise, concurrente de Microsoft, a donc reçu un questionnaire sur Microsoft Entra ID. Reuters et The Information, derrière cette révélation récente, évoquent le sujet de l’une des interrogations de l’autorité de la concurrence européenne : est-il possible d’utiliser des logiciels d’authentification et de contrôle d’accès différents que le logiciel cité pour se connecter aux services Azure, le cloud de Microsoft ?
L’envoi de questionnaire aux concurrents d’une entreprise pour détecter d’éventuels cas de concurrence déloyale ou d’abus de position dominante est habituel pour les autorités de la concurrence. Sollicité par les deux médias à l’origine de l’information, Microsoft n’a pas répondu tandis qu’un porte-parole de Bruxelles a rapporté que « la Commission a reçu plusieurs plaintes concernant Microsoft, notamment concernant son produit Azure, que nous évaluons sur la base de nos procédures standards ».
L’attention de l’antitrust Européen est piquée !
En novembre 2022, la Cloud Infrastructure Service Providers in Europe (CISPE), lobby qui réunit plusieurs acteurs du secteur en Europe a directement contacté la Commission à propos de Microsoft. Une initiative qui fait suite à plusieurs autres lancées individuellement par des entreprises européennes comme OVH.
C’est la politique de licence logicielle de Microsoft qui est accusée d’être problématique dans cette procédure. Elle induirait un surcoût pour les compétiteurs de l’entreprise. Certains estiment également que les logiciels de productivités de Microsoft sont moins performants sur d’autres clouds qu’Azure.
Le CISPE a annoncé début février des négociations bilatérales pour mettre un terme au conflit. Ces discussions n’en sont qu’à leur début et il n’est pas dit qu’elles aboutissent. Difficile d’affirmer avec certitude que c’est dans ce cadre qu’enquête la Commission européenne.
Reuters et The Information évoquent des critiques publiques répétées de Google. Contrairement à Amazon Web Services (AWS), Google Cloud n’est pas membre du CISPE. Les reproches vont également plutôt sur le terrain de l’intelligence artificielle où Microsoft chercherait à occuper une position dominante. Des accusations repoussées par l’entreprise. La Commission européenne a toutefois aussi lancé des enquêtes sur les investissements de Redmond dans OpenAI et récemment dans MistralAI.