À Bercy, sous le regard attentif de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Jean-Noël Barrot a passé le flambeau à Marina Ferrari, députée MoDem de la première circonscription de Savoie. La nouvelle secrétaire d’État chargée du numérique s’est engagée à poursuivre les chantiers déjà engagés par ses prédécesseurs.

Selon Bruno Le Maire, « le numérique français est à un tournant »

Bruno Le Maire, ministre de tutelle, a introduit cette passation de pouvoir en félicitant le travail de Jean-Noël Barrot. Il a souligné son sérieux, et ses résultats concrets avec le projet de loi sur les influenceurs, et ses travaux pour aboutir au Digital Markets Act (DMA) et au Digital Services Act (DSA). Le ministre de l’Économie a confirmé sa volonté « d’innover avant de réguler, pour continuer de rivaliser avec la Chine et les États-Unis ». Il a ensuite succinctement présenté Marina Ferrari, lui sommant avec une pointe d’ironie, d’avoir les mêmes ambitions de Sam Altman avec OpenAI.

Par la suite, Jean-Noël Barrot a pris la parole. Le nouveau ministre délégué chargé de l’Europe est revenu sur son mandat d’un an et demi en tant que ministre délégué chargé du Numérique. Il a fait référence au déploiement de la fibre pour 2025 et à la mise en place de la stratégie nationale pour l’IA et le cloud, qu’il juge toujours comme « des priorités ».

Il a également insisté sur la souveraineté française et européenne. « Nous aimerions que nos entreprises puissent utiliser des outils qui ne soient pas développés et gérées par des acteurs étrangers. C’est indispensable si nous voulons vivre libres ni être les vassaux de grandes puissances, » a-t-il déclaré. Cela passe, selon lui, par les initiatives visant à accompagner les start-up de la French Tech comme le Next 40/120 et French Tech 2030.

Entre souveraineté et résilience : les engagements de Marina Ferrari

Enfin, Marina Ferrari s’est avancée devant le pupitre, vivement applaudie par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, également présente. La nouvelle secrétaire d’État au numérique a tenue à rappeler qu’elle était auparavant cadre chez Lunabee Studio, le développeur de TousAntiCovid. « Je sais toute la difficulté de lever des fonds, les difficultés de recrutement, d’innovation, de formation au niveau administratif » a-t-elle martelé.

Marina Ferrari affirme avoir deux exigences : assurer la réussite de l’écosystème numérique français dans les décennies à venir, et permettre à tous les Français d’appréhender les nouvelles technologies dans leur quotidien. « J’entends conduire mon action autour de deux piliers : la résilience et la souveraineté […] pour réussir à prendre correctement le virage de la deeptech et de la greentech, » précise-t-elle.

Elle a assuré que son mandat serait porté par de multiples engagements constituant le prolongement des travaux déjà réalisés par ses prédécesseurs. Tout d’abord en luttant contre les dérives de l’IA, les manipulations algorithmiques et la désinformation. « En tant qu’Européenne convaincue, je sais que c’est à cette échelle que nous saurons plus juste et plus fort, a-t-elle dit, » avec conviction.

Marina Ferrari s’est engagée à accompagner la naissance d’une vraie souveraineté numérique européenne en veillant à une application stricte du DSA et du DMA. Sa dernière promesse concerne la mise en place prochaine du filtre anti-arnaque, pourtant prévu l’année dernière, visant à mettre fin aux pratiques frauduleuses sur le Net. « J’ai une feuille de route qui est ambitieuse, j’en ai bien conscience, je n’ai plus qu’à me mettre au travail », a-t-elle conclu.