Le chinois Baidu s’est associé à Lenovo pour implémenter ses modèles d’intelligence artificielle générative sur les smartphones de son compatriote, et vraisemblablement aussi sur ceux de sa filiale Motorola. L’idée ? Permettre au groupe de confronter ses modèles d’IA à des situations d’utilisation concrètes et de les déployer à grande échelle. Dans un premier temps, Lenovo mettrait ainsi à l’épreuve le grand modèle de langage (LLM, pour large language model) de Baidu, surnommée « Ernie ».

Une initiative similaire a récemment déjà été entreprise par Baidu auprès de Samsung et de ses récents Galaxy S24, mais aussi auprès d’Honor. Notons en parallèle que Lenovo intègre déjà la LLM de Baidu sur le navigateur et le magasin d’application préinstallés sur ses tablettes et, dans une moindre mesure, sur ses ordinateurs.

Étendre ce partenariat aux smartphones constitue une suite logique pour Lenovo, qui pourra ainsi vanter la présence d’IA sur ses futurs mobiles. Un argument marketing de poids depuis le lancement de ChatGPT fin 2022.

Quand le marché du smartphone se tourne tout entier vers l’IA…

C’est l’ensemble du marché des smartphones qui se tourne progressivement vers les IA génératives. Actuellement, Google est considéré comme leader en la matière avec ses smartphones Pixel et sa suite de services basés dans le Cloud et dopé à l’IA. Il se murmure néanmoins qu’Apple travaillerait de son côté à l’intégration de modèles d’IA sur ses iPhone, tandis que Samsung a introduit sa plateforme Galaxy AI sur ses nouveaux Galaxy S24, lancés le mois dernier. On sait enfin que les géants chinois Vivo, Xiaomi et Huawei planchent eux aussi à l’implémentation de leurs propres IA sur leurs smartphones respectifs.

D’après les experts du cabinet Canalys, 5% des smartphones expédiés en 2024 (soit 60 millions d’appareils) comprendront d’ailleurs des capacités en IA. Une tendance s’observe qui vers une incorporation mainstream de la technologie.

« Adapter des LLM aux smartphones offre une bonne occasion de promouvoir les fonctions alimentées par l’IA, même si elles peuvent être limitées pour l’instant. À long terme, elles pourraient devenir incontournables », estime d’ailleurs l’un des analystes de Canalys interrogé par Reuters.

Reste que les smartphones chinois ne peuvent pas compter sur les IA des firmes américaines, comme ChatGPT (développé par l’américain OpenAI). Cela donne de l’importance aux initiatives comme celle de Baidu. Pour compenser, la Chine peut toutefois compter sur 200 modèles d’IA développés localement. Parmi eux, certains émanent d’autres géants nationaux comme Alibaba et Tencent.