Selon une enquête publiée par Politico, Brigitte Macron jouerait un rôle prépondérant dans la lutte menée par le gouvernement contre le cyberharcèlement et la surexposition des jeunes aux écrans.

En lutte contre le cyberharcèlement

Pour la rentrée du mois de janvier, Emmanuel Macron a annoncé la formation d’un groupe d’experts « sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans ». Le président serait particulièrement inquiet des effets de la technologie sur les plus jeunes, des préoccupations renforcées par les émeutes survenues suite à la mort de Nahel à l’été 2023, ciblé par des tirs de policiers.

La mise en place de ce groupe pourrait avoir été soufflée au président par sa femme, estime-t-on dans le milieu. En coulisses, Brigitte Macron serait grandement impliquée dans les affaires liées à la régulation des plateformes technologiques, rapporte Politico. Elle a fait du harcèlement scolaire son cheval de bataille depuis l’élection de son mari en 2017, au point de désormais occuper un rôle prédominant dans les dossiers.

La Première dame est, par exemple, un interlocuteur direct des familles lorsqu’un drame se produit, comme les suicides de Lindsay et Nicolas, victimes de harcèlement scolaire. Dans ce type d’affaires, Brigitte Macron contacte les plateformes sur lesquelles sont survenus les faits de cyberharcèlement, n’hésitant pas à les réprimander et à les rappeler à l’ordre.

Toujours selon le média, la Première dame s’entretient avec les ministres concernés, notamment pour les tenir au courant du contenu de ses rendez-vous, mais également pour faire en sorte que ses thématiques de prédilection soient maintenues dans l’agenda politique de ceux-ci.

Relations avec les grandes plateformes

Aussi, Brigitte Macron cultive des relations avec les dirigeants des grandes plateformes. Elle reçoit par exemple leurs cadres français, mais également leurs homologues américains. Ces dernières années, elle s’est entretenue avec le patron d’Instagram Adam Mosseri, et Kent Walker, directeur juridique d’Alphabet. Elle a aussi rencontré des responsables de Snapchat et TikTok, qui opèrent des plateformes prisées par les jeunes utilisateurs.

L’épouse du président inciterait ces acteurs à renforcer leurs efforts de modération et de lutte contre le cyberharcèlement, détenant en outre une grande responsabilité dans la création du Children Protection Lab. L’initiative, fondée en 2022, vise à « améliorer l’environnement numérique des enfants ». De même, les géants du numérique soutiennent l’association e-Enfance, à laquelle la Première dame est particulièrement attachée.

L’entourage de Brigitte Macron, pour sa part, rejette toute allégation d’influence de l’ancienne professeure de français sur les décisions gouvernementales. Elle ne donnerait « aucune directive » et prendrait soin de ne pas se substituer au travail des ministres, a confié son entourage à Politico.