Lundi 29 janvier, ETNO, le lobby européen des opérateurs télécoms qui regroupe Orange, Deutsche Telekom, l’espagnol Telefónica et Telecom Italia a déposé un dossier auprès de la Commission européenne. Dedans, il demande à l’Europe de recourir à l’aide des géants de la tech américaine pour le déploiement de la 5G et du haut débit. ETNO espère ainsi faire revenir la Commission sur une de ses décisions prises l’année dernière. Cette dernière visait à repousser ce sujet après les élections européennes.

Dans son étude, ETNO soutient que l’Europe reste derrière les États-Unis et l’Asie sur la 5G et les réseaux cloud, autant en termes d’investissements que de chiffre d’affaires. Le lobby soutient son affirmation avec un rapport du cabinet de conseil Analysys Mason qui indique que malgré un investissement record de 59,1 milliards d’euros en 2023, seuls dix des 114 réseaux 5G étaient au point.

Le rapport pointe également un retard de l’Europe sur les réseaux d’edge computing, soulignant qu’en 2023 l’Europe disposait de quatre offres contre 17 en Asie-Pacifique et neuf en Amérique du Nord. Le rapport du lobby européen explique cette situation par un manque d’investissements dans les télécommunications. Il pointe que les dépenses en télécommunications par habitant et le revenu moyen par utilisateur (ARPU) européen sont inférieurs à ceux de la Corée du Sud, des États-Unis et du Japon.

ETNO appelle ainsi la Commission européenne à laisser Alphabet – la maison-mère de Google -, Amazon, Netflix, Meta – anciennement Facebook – et Microsoft contribuer au financement des réseaux 5G et des réseaux haut débit. Pour se faire entendre, le groupe d’influence s’appuie sur les droits et principes numériques européens de 2022. Ils stipulent que l’ensemble des acteurs du secteur du numérique doivent contribuer de manière proportionnelle aux investissements dans les réseaux.

« Ce sujet déterminera sur le long terme la force du secteur européen des télécommunications et sa capacité d’investissement », soutient le rapport ETNO dévoilé par Reuters. La directrice du lobby européen, Lise Fuhr, ajoute : « Le statu quo, autant en termes d’investissement que de politique, ne permettra pas d’atteindre les niveaux d’innovation nécessaires pour soutenir la croissance ».