Nvidia travaillerait sur le lancement de trois nouvelles puces d’intelligence artificielle (IA) à destination de la Chine, selon les informations de Chinastarmarket et du Financial Times. Avec le renforcement des sanctions américaines, le géant de la tech, redouble d’ingéniosité pour proposer des semi-conducteurs bridés. Difficile de se passer d’un marché aussi lucratif.
Nvidia use de malice pour maintenir sa présence sur le sol chinois
En octobre 2022, l’Administration Biden a mis en place des restrictions à l’export particulièrement strictes, sur les semi-conducteurs, vers la Chine. À partir de là, les entreprises chinoises ont été privées de composants électroniques avancés, de machines permettant leur fabrication auprès de sociétés américaines ou bientôt alliés. Pour Nvidia, qui contrôle 90 % du marché des puces d’IA, il s’agit d’un coup de massue.
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Pour contourner les sanctions américaines, la firme dirigée par Jensen Huang a décidé de produire une puce exclusive aux entreprises chinoises : la A800, une version bridée de la puce d’IA A100, la plus avancée de l’entreprise. En Chine, ces composants font un carton, une réussite telle que Nvidia a décidé de réitérer l’expérience avec sa puce H100, en proposant sa dérivée adaptée, la H800.
Déterminé à entraver les progrès chinois dans l’IA, Washington a décidé de réagir. Même si ces puces respectent les conditions liées aux restrictions mises en place par le gouvernement américain, elles restent les puces les plus avancées présentes en Chine. L’Administration Biden ne le cautionne pas, et décide à nouveau de renforcer ses restrictions à l’export. Cette fois-ci, les puces A800 et H800 sont incluses dans les sanctions, Nvidia ne peut plus les proposer au marché chinois depuis octobre.
Néanmoins, le groupe n’aurait pas changé de stratégie. Baptisées HGX H20, L20 PCIe et L2 PCIe, les performances des nouveaux composants de Nvidia dédiés au marché chinois seront nettement modérées par rapport aux puces A800 et H800. Malgré cela, « ces GPU devraient rester compétitifs sur le marché chinois ». De leur côté, les entreprises chinoises sont déjà en recherche de fournisseurs nationaux pour réduire leur dépendance auprès de Nvidia, notamment via Huawei.
Le fondateur d’iFlytek, Liu Qingfeng, une société chinoise spécialisée dans les puces d’IA avait déclaré en août qu’Ascend AI, le composant de Huawei, « pourrait avoir dans le futur des performances comparables à celles de l’A100 de Nvidia ».