Le 13 octobre, l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) a donné son feu vert pour que la société chinoise Ehang puisse exploiter commercialement son taxi volant autonome, l’EH216-S AAV. L’entreprise va pouvoir lancer le premier service commercial de transport aérien exploitant des eVTOL autonomes.

La Chine donne son feu vert pour le lancement d’un service de transport aérien utilisant des eVTOL autonomes

Si la CAAC avait déjà accordé des licences à plusieurs organismes pour qu’ils puissent exploiter leurs avions électriques à décollage et atterrissage vertical, ce n’était pas encore le cas pour les appareils autonomes, c’est-à-dire naviguant sans pilote. Désormais, Ehang pourra le faire. Cette certification a pu être accordée à l’entreprise basée à Guangzhou grâce à une réglementation approuvée par la grande majorité des gouvernements chinois locaux, y compris celui de Pékin.

La société chinoise cotée en Bourse à New York (NASDAQ) va s’appuyer sur son modèle EH216-S AAV pour prochainement proposer son service de transport aérien. Cet eVTOL autonome coûte environ 300 000 dollars. Il possède huit bras comprenant chacun deux hélices et peut transporter deux personnes à la fois. L’appareil peut voyager à la vitesse maximale de 100 km/h pendant plus de 25 minutes, et donc parcourir une distance d’environ 45 kilomètres. Pour l’heure, impossible de savoir combien pourrait coûter une virée en taxi volant, car Ehang n’a pas dévoilé les tarifs de son futur service.

Afin d’être validé par la CAAC, l’EH216-S AAV a été soumis à des tests approfondis en laboratoire, au sein de plusieurs sites dispersés un peu partout dans l’Empire du Milieu. Plus de 40 000 vols d’essais ont été effectués, et l’ensemble des pièces de l’appareil ont été examinées minutieusement afin de s’assurer qu’aucun défaut n’était présent sur l’un de ses composants.

Ehang rêve d’expansion à l’étranger, et même du marché américain

Grâce à l’obtention de ce certificat en Chine, le PDG de Ehang, Huazhi Hu considère qu’il a désormais plus de légitimité pour obtenir des autorisations similaires en Europe, en Asie du Sud-Est et aux États-Unis. « L’année prochaine, nous devrions commencer à nous développer à l’étranger », a-t-il déclaré à CNBC.

Pour l’heure, l’équivalent américain de la CAAC, la Federal Aviation Administration (FAA), a déjà accordé des autorisations à des entreprises pour la livraison de colis grâce à des drones, mais pas pour le transport aérien de personnes, et encore moins dans des appareils sans pilote. En juillet dernier, la FAA a publié une feuille de route ouvrant la voie à l’autorisation de véhicules volants autonomes similaires. Néanmoins, l’autorité exige toujours qu’un pilote soit présent pour gérer tout problème à bord. En accordant une licence à Ehang, la Chine a pris une avance non négligeable sur son rival technologique en matière de transport aérien urbain.