À l’occasion du Mobile World Congress, l’entreprise de télécommunications sud-coréenne SK Telecom a annoncé qu’elle lancerait un service de taxis volants en Corée du Sud, dans le courant de l’année 2025. Ce projet futuriste est né d’une collaboration entre SK Telecom et la société d’aviation américaine Joby Aviation, concepteur des véhicules qui seront déployés dans un nombre limité de villes sud-coréennes. Le constructeur américain doit encore finaliser la mise au point et la commercialisation des engins, qui seront produits en Californie.

Le taxi volant, entre fantasme et réalité

Le concept de taxi aérien, que l’on pourrait croire sorti d’un film de science-fiction, serait-il en passe de se concrétiser ? Face à un besoin grandissant de mobilité urbaine et à l’émergence d’innovations dans des secteurs analogues, tels que l’industrie des drones, les taxis volants font l’objet d’un intérêt croissant de la part des entreprises d’aéronautique et des constructeurs automobiles.

En 2021, le fabricant japonais Honda annonçait investir dans des taxis volants hybrides, en capitalisant sur la technologie eVTOL. Les entreprises françaises RATP, ADP et la start-up Volocopter ont également proposé d’utiliser ces engins aériens dans le cadre des Jeux olympiques de 2024. Pourtant, aucun projet de grande ampleur ne semble avoir abouti, pour des raisons de coûts, de sécurité et d’acceptabilité.

L’acteur des télécommunications SK Telecom veut à son tour relever le défi des taxis volants, en ayant préalablement obtenu l’accord du gouvernement sud-coréen. Les taxis aériens, mi-hélicoptère, mi-drone, seront dotés de six moteurs électriques, et pourront transporter jusqu’à quatre passagers. Le service sera accessible au grand public à des fins de test.

La mobilité à l’heure de la smart city

La sécurité et l’utilité du dispositif seront deux critères fondamentaux dans l’évaluation de la réussite de ce projet, avant un éventuel élargissement à d’autres cas d’usages. Selon Ha Min-yong, directeur du développement de SK Telecom, les taxis volants peuvent être utiles à différents secteurs, comme la logistique, le tourisme et la santé. Surtout, ce concept pourrait intéresser les villes touchées par des problèmes de congestion liés à l’étalement urbain.

L’initiative de SK Telecom n’est pas anodine : pour voler de manière autonome, les taxis aériens doivent être connectés à un réseau 5G, dont l’entreprise de télécommunications sud-coréenne veut devenir le principal opérateur. Le projet s’inscrit donc dans une stratégie de diversification de son activité. En plus de la connectivité mobile, SK Telecom veut mettre un pied dans la connectivité liée à la mobilité, une des dimensions fondamentales de la ville connectée.