Les témoignages s’enchaînent au procès de Google. Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a pris la parole pour dénoncer les pratiques de la firme de Mountain View, assurant que son monopole est trop important pour se frayer une place sur le marché des moteurs de recherche.
Google est trop puissant
Inculpé en 2020 par le département de la Justice américain, Google est accusé d’avoir illégalement maintenu un monopole sur la recherche en ligne en versant des milliards de dollars aux navigateurs et fabricants de smartphones. Objectif : s’assurer qu’il est l’option présélectionnée par les utilisateurs accédant au web. L’accord que l’entreprise a établi avec Apple, faisant de Google le moteur de recherche par défaut sur Safari, est un élément central de l’affaire, compte tenu de la popularité des appareils de la marque à la pomme.
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La semaine dernière, Jonathan Tinter, un vice-président de Microsoft, expliquait que l’entreprise avait tenté de vendre Bing à Apple et d’en faire le moteur de recherche pré-installé sur ses appareils. Des ambitions qui ont été balayées par la firme de Cupertino malgré plusieurs sessions de discussions. Les milliards que Google verse à Apple ont joué dans la balance, a affirmé le dirigeant.
Ces propos ont été corroborés par Satya Nadella, qui estime que le monopole de Google est tout simplement trop écrasant pour qu’un autre acteur puisse espérer obtenir des parts de marché. Même avec l’ajout d’outils d’intelligence artificielle (IA) générative à Microsoft Bing, le PDG est pessimiste sur la capacité de son moteur de recherche à poser de sérieux problèmes à Search. « Vous vous levez le matin, vous vous brossez les dents et vous faites une recherche sur Google », a-t-il ironisé.
Apple aurait songé à DuckDuckGo
John Schmidtlein, avocat de Google, a argué que la dominance de l’entreprise relevait de la qualité de son produit, avec lequel Bing peine à rivaliser. C’est également la justification d’Apple, qui a expliqué qu’aucune alternative « valable » n’était disponible.
Des transcriptions dévoilées par le juge qui supervise le procès ont également révélé que la marque à la pomme avait discuté avec DuckDuckGo pour remplacer Google pour la navigation privée sur Safari. Les deux parties ont organisé une vingtaine de réunions et d’appels téléphoniques en 2018 et 2019, mais n’ont finalement pas été au bout du projet, a expliqué Gabriel Weinberg, PDG de DuckDuckGo. Pour sa part, Apple assure ne pas avoir envisagé de changer de moteur de recherche.
Le procès constitue la première grande affaire antitrust depuis la procédure engagée contre Microsoft à la fin des années 1990. Il est particulièrement suivi et sera déterminant pour les futures inculpations de big tech.