Le procès opposant Google au département de la Justice américain révèle de nouvelles informations. En 2020, Microsoft a tenté de vendre Bing, son moteur de recherche, à Apple. La marque à la pomme n’a cependant pas donné suite aux discussions, privilégiant son accord avec la firme de Mountain View.


Cet épisode est disponible sur SpotifyApple PodcastsDeezerGoogle PodcastsAcast.

Microsoft accuse Google pour les mauvais résultats de Bing

Inculpé en 2020, Google est accusé d’avoir illégalement maintenu un monopole sur la recherche en ligne en versant des milliards de dollars aux navigateurs et fabricants de smartphones, à l’instar d’Apple. Objectif : s’assurer qu’il est l’option présélectionnée par les utilisateurs accédant au web.

Ces allégations ont été soutenues par Microsoft, qui édite le moteur de recherche Bing. S’il s’agit du principal concurrent de Google, sa part de marché est dérisoire comparée à celle du mastodonte Search, qui règne sans partage sur la toile. Selon Jonathan Tinter, un vice-président de Microsoft dont le travail a consisté à favoriser la croissance de Bing, Microsoft n’est pas parvenue à pré-installer le moteur de recherche par défaut sur les smartphones Android ou Apple vendus aux États-Unis au cours des dix dernières années.

Il a expliqué que l’entreprise avait pourtant proposé de reverser plus de 100 % des recettes, voire davantage, à ses partenaires. Cette incapacité à atteindre un nombre plus important d’utilisateurs a directement empêché la société d’améliorer son service, a continué le dirigeant.

Apple se range du côté de Google

Le département de la Justice s’intéresse particulièrement à l’accord passé entre Google et Apple. Search est le moteur de recherche par défaut sur l’iPhone, l’iPad et le Mac depuis de nombreuses années. La marque à la pomme obtient des milliards de dollars de la part de Google pour ce privilège. Selon le gouvernement américain, la domination de Google sur les appareils Apple témoigne de son monopole écrasant sur les moteurs de recherche.

Interrogé dans le cadre du procès, Eddy Cue, responsable des services d’Apple, a révélé avoir rencontré des dirigeants de Microsoft en 2020, ceux-ci souhaitant vendre Bing à l’entreprise. Il assure que les pourparlers n’ont pas été plus loin, craignait que Bing ne puisse pas rivaliser avec Google en termes de « qualité et de capacités ».

« Nous avons fait de Google le moteur de recherche par défaut parce que nous avons toujours pensé que c’était le meilleur », a expliqué Eddy Cue, ajoutant qu’aucune « alternative valable », ne s’était présentée.

L’un des avocats de Google a joué sur cet argument auprès de Jonathan Tinter, assurant que l’incapacité de Microsoft à rivaliser avec la firme de Mountain View résultait de la mauvaise qualité de Bing. Il a notamment cité une analyse réalisée par Keystone Strategies en 2010, attestant que les personnes qui découvrent Bing ne l’utilisent que très peu de temps.