Dans sa quête du sauvetage du soldat Altice, Patrick Drahi sait qu’il va devoir rembourser ses dettes qui s’élèvent à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Le 2 octobre, l’homme d’affaires a réussi à lever 800 millions d’euros grâce à un emprunt sur les marchés, lui permettant de retarder l’échéance de remboursement de son plus gros prêt.

Altice lève 800 millions d’euros et retarde le remboursement d’une grosse partie de sa dette

Une bonne nouvelle pour la société. Alors qu’elle visait 500 millions d’euros, Altice a réussi à en obtenir 300 millions de plus. Initialement obligée de commencer à rembourser une grosse partie de ses prêts en 2025, la firme se donne un peu d’air, deux ans plus exactement. « Altice n’a pas de maturité majeure avant 2027 » précise le groupe.

Grâce à cette opération de refinancement, le milliardaire à la tête de cet immense empire spécialisée dans les télécommunications aura plus de temps pour négocier la cession de ses activités au Portugal. Patrick Drahi souhaite se séparer de Meo, le premier opérateur portugais selon le nombre d’abonnés mobile. Toutefois, le prix auquel il souhaite le vendre, à savoir 10 milliards d’euros, fait fuir de potentiels acheteurs. Dernièrement, c’est Iliad, la holding détenue par Xavier Niel, qui s’est montré intéressé pour récupérer l’entreprise télécom.

En 2027, Altice sera obligé de rembourser pas moins de 13 milliards d’euros en comptant l’ensemble de ses entités, sans compter une partie des 800 millions d’euros qu’il vient d’obtenir. Une première échéance de 1,6 milliard d’euros arrive déjà, Patrick Drahi est sur le coup. Il espère obtenir entre 2 et 3 milliards d’euros auprès d’investisseurs en augmentant le capital de SFR.

Patrick Drahi à la recherche de liquidités au plus vite

Si cela venait à ne pas fonctionner, l’homme d’Affaires a un plan B : vendre des parts déjà existantes de l’opérateur français. Parmi les entités intéressées, plusieurs fonds d’investissement, dont Cinven et Carlyle connus pour avoir conclu des opérations financières avec Patrick Drahi par le passé. Une autre possibilité verrait un des trois autres opérateurs français s’emparer d’une part du capital de SFR. Toutefois, une telle opération pourrait inquiéter l’autorité de la Concurrence européenne sur le marché du mobile et de l’internet en France.

Toujours pour réduire sa dette, Altice devrait se séparer de ses data centers au Portugal et en France, Morgan Stanley devrait normalement les récupérer contre un peu plus d’un milliard d’euros. La cession des activités du groupe en République dominicaine est également à l’ordre du jour, estimée à 2,5 milliards d’euros, ainsi que la revente de Teads, acheté 285 millions d’euros en 2017, et qui devrait en valoir bien plus aujourd’hui.