Pour sauver le soldat Altice, Patrick Drahi semble prêt à tout. Parmi les actifs dont l’Homme d’affaires souhaite se séparer à tout prix, l’opérateur portugais Meo. Alors que l’entreprise semblait avoir du mal à trouver un repreneur, Xavier Niel avec sa holding Iliad, pourrait bien formuler une offre.

L’estimation de Meo par Patrick Drahi serait au-dessus de la valeur réelle de l’opérateur

Pour essayer de trouver un repreneur pour l’opérateur portugais, le dirigeant d’Altice a fait appel à l’institut bancaire Lazard. Ce dernier a sondé plusieurs investisseurs et fonds d’investissement afin de trouver de potentiels acheteurs. Néanmoins, la banque compose avec une difficulté non négligeable : le prix de vente fixé par Patrick Drahi à 10 milliards d’euros qui fait fuir d’éventuels intéressés. Ce montant serait dix fois plus élevé que l’excédent brut d’exploitation prévu par l’entreprise en 2023 selon les informations des Echos.

À ce prix-là, l’Homme d’affaires propose de céder Meo mais aussi FastFiber, une société spécialisée dans l’installation et la gestion de la fibre optique dans le pays ibérique. Cette dernière seule « serait évaluée au moins autour de 5 milliards d’euros ». Au vu de cette estimation, ce sont principalement les installations télécoms de l’opérateur Meo qui serait surévalué afin d’atteindre la barre de la dizaine de milliards d’euros à la vente.

Malgré tout, Xavier Niel se serait montré intéressé par l’acquisition de ces deux entités détenues par Altice Portugal. Après avoir échoué à acquérir Editis, une opération qui était censé lui donner plus de crédibilité pour récupérer l’une des fréquences histoires de la télévision française détenues par M6 et TF1, le fondateur de Free semble décidé à se concentrer sur le réseau mobile et internet.

Toutefois, aucune discussion, ni négociations n’ont été enclenchées pour l’heure avec le groupe dirigé par Patrick Drahi. Toutefois, un rachat rentrerait dans la logique stratégique d’Iliad qui souhaite s’étendre en Europe et se placer sur le podium des opérateurs européens.

Face à sa dette colossale, Altice est contraint de se séparer de certains de ses actifs

Concernant Altice, la vente de ses actifs au Portugal ne constitue qu’une de ses nombreuses étapes pour alléger la dette qui plane au-dessus d’elle. Estimée à 60 milliards de dollars, l’entreprise a décidé de se séparer de sa filiale en République dominicaine, de Teads, sa société spécialisée dans la vidéo publicitaire, et de ses nombreux data centers à Morgan Stanley. Toutefois, le temps presse, la branche française d’Altice va devoir rembourser une partie de sa dette, 1,64 milliard d’euros, dès 2025.

Alors qu’elle considérait SFR comme son fer de lance, son actif le plus riche, Patrick Drahi pourrait bien vendre une part du capital de l’opérateur français, malgré ses réticences initiales. Aucune information n’a été apportée quant au pourcentage proposé à la vente. Parmi les entités intéressées, deux fonds d’investissement, Cinven et Carlyle. L’autre possibilité serait de voir l’un trois autres opérateurs français, Orange, Bouygues Telecom ou Free, tenter de s’emparer d’une partie de SFR.