Alors qu’il s’était promis de ne pas toucher à SFR qu’il considérait comme le fer de lance d’Altice France, Patrick Drahi a finalement changé d’avis. L’Homme d’affaires n’est plus fermé à la vente d’une partie du capital de l’opérateur français afin de sauver son groupe.

La vente de parts de SFR semble inévitable pour sauver le soldat Altice

Avec les 60 milliards d’euros de dette qui plane au-dessus de la tête de Patrick Drahi, ce dernier semble contraint de faire des choix forts pour sauver son navire. Selon les informations du Monde, la banque d’affaires Lazard ainsi que BNP Paribas aurait été contactés par Altice pour tenter de trouver des acheteurs intéressés par l’acquisition d’une part de SFR. Ils auront la lourde tâche de faire monter les enchères afin que l’un d’entre eux puisse proposer un prix qui conviendrait au dirigeant de l’entreprise.

Pourtant, avant d’envisager la vente d’une partie du capital de SFR, Patrick Drahi avait proposé un plan d’attaque clair. Celui-ci se basait sur la vente des data centers d’Altice qui devraient revenir à Morgan Stanley, mais aussi sur la cession de ses activités en République dominicaine et de l’opérateur Meo, leader du marché mobile au Portugal. Malheureusement pour le milliardaire, ces deux dernières entités tardent pour trouver preneur alors que le besoin de liquidités se fait ressentir.

Pour Altice, SFR reste son principal actif sur le continent européen après son rachat par sa filiale française en 2014. Il est le deuxième acteur du marché mobile et internet en France derrière l’opérateur historique Orange. Malgré cette position forte, l’opérateur n’est pas dans sa meilleure forme. SFR porte une dette qui s’élevait à 23,8 milliards d’euros en juin dernier Au deuxième trimestre 2023, son excédent brut d’exploitation a baissé de 7 % à 543 millions d’euros, tandis que ses ventes ont chuté de 2,5 % à 2,7 milliards d’euros.

Qui pourrait bien récupérer une partie du deuxième opérateur français ?

Parmi les candidats en lice pour récupérer une part de SFR, des fonds d’investissement se seraient montrés intéressés. Cinven et Carlyle notamment, connus pour avoir conclu certaines opérations financières avec Patrick Drahi par le passé. Une autre possibilité serait de voir l’un des trois autres opérateurs français passer à l’action.

Toutefois, si Free, Orange ou Bouygues Telecom tentait de s’emparer d’une part du capital de SFR, il existerait de fortes chances que la Commission européenne se rapproche de l’opération. Elle vérifierait que cet achat ne mette pas en péril la concurrence sur le marché du mobile et de l’internet en France.

Récemment, la fusion d’Orange avec MasMovil en Espagne fait l’objet d’une enquête de l’institution européenne et les deux entreprises ont tenté de faire des concessions pour convaincre Bruxelles. Si le projet de rachat venait à être validé par le régulateur européen, il se pourrait que cela puisse rassurer les opérateurs français dans leur possible envie de récupérer une partie de SFR. Comme l’a précisé Patrick Drahi au Monde, « Le potentiel de consolidation est plus important, mais nous devons attendre de voir ce qui va se passer en Espagne ».