Kyndryl, fournisseur américain de services informatiques, a l’intention de se séparer de ses activités en Chine. La firme, ancienne unité d’IBM, est la nouvelle victime collatérale de l’escalade des tensions entre les États-Unis et l’Empire du Milieu.

Les activités de Kyndryl en Chine sont affectées

Séparé d’IBM depuis 2021, Kyndryl se décrit comme le plus grand fournisseur de services d’infrastructure informatique au monde en termes de chiffre d’affaires. Au cours de l’année fiscale qui s’est achevée en mars, la firme a enregistré des revenus de 17 milliards de dollars. Elle représentait plus d’un quart du chiffre d’affaires d’IBM avant sa scission.

Désormais, le fournisseur envisage de diviser ses opérations en Chine, estimant que sa branche située dans le pays réaliserait de meilleures performances sans être sous l’égide d’une entité américaine. Selon The Financial Times, elle a déjà partagé ses intentions à ses salariés. La manœuvre affecterait tout de même plus de 6 000 employés de l’entreprise situés en Chine et à Hong Kong.

Kyndryl subit de plein fouet les retombées des tensions entre les deux premières puissances mondiales. Ses clients chinois ont réduit le recours à des entreprises étrangères pour gérer leur infrastructure informatique, tandis que les sociétés américaines demandent à leurs employés basés en Chine de ne pas participer sur les projets américains, à moins que cette participation ne soit étroitement surveillée. Le secteur de l’intelligence artificielle (IA) est particulièrement touché par cette tendance.

Cotée à New York, Kyndryl possède des espaces de datacenters et conseille les entreprises sur le stockage et la gestion de leurs données. Elle opère dans une soixantaine de pays et compte des géants du cloud computing parmi ses clients, notamment Google et Microsoft.

Une tendance qui risque de perdurer

De plus en plus d’entreprises sont contraintes de prendre des mesures drastiques pour éviter les répercussions du contexte géopolitique actuel. Engagés dans une guerre commerciale de plus en plus intense, les États-Unis et la Chine multiplient les restrictions visant à freiner leurs efforts respectifs dans les secteurs technologiques majeurs.

Par conséquent, les entreprises occidentales sont toujours plus nombreuses à délocaliser leurs activités depuis la Chine vers d’autres pays asiatiques. De même, les firmes de l’Empire du Milieu sont invitées à privilégier les produits nationaux.

Pour l’heure, Kyndryl n’a pas précisé la date à laquelle la scission prendra effet, ni qui contrôlera l’entité chinoise.