Les plus grandes banques américaines, pourtant rivales habituellement, ont décidé de s’allier afin de proposer leur système de portefeuille électronique. Baptisé Paze, cet outil aura la lourde tâche de concurrencer Google Pay et Apple Pay qui se sont fait une place de choix sur le marché des services financiers sur le Net.

Paze, le portefeuille électronique des banques américaines prévu pour 2024

JP Morgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, ainsi que d’autres institutions bancaires sont en train de développer ensemble leur propre portefeuille numérique. À sa sortie prévue l’année prochaine, Paze se connectera directement aux comptes associés aux cartes de crédit et de débit de 150 millions de personnes, permettant de proposer une alternative de paiement à Google Pay et Apple Pay, les mastodontes du paiement en ligne via smartphone ou tablette.

L’application sera exploitée par Early Warning Services, un groupe spécialisé dans les technologies financières et qui travaille régulièrement avec certaines des banques contribuant au projet Paze. Cette entité gère déjà l’application de paiement Zelle qui compte 62 millions d’utilisateurs. Lancée en 2017, cette dernière a connu un pic d’utilisation en 2022. En tout, 629 milliards de dollars de paiement ont été réalisés sur la plateforme qui ressemble à s’y méprendre à d’autres outils comme Lydia ou Revolut.

Pour l’heure, l’entreprise a donné peu de détails sur les fonctionnalités que proposera Paze. Par exemple, impossible de savoir s’il sera possible pour les utilisateurs d’accéder aux informations de leurs comptes via l’application. Pour le Financial Times, Michele Alt, ancienne haute fonctionnaire travaillant pour l’Office of the Comptroller of the Currency, a déclaré « qu’elle n’était pas sûre que les banques réussissent à détacher les utilisateurs de Google Pay et Apple Pay, tellement ils sont ancrés et normés dans leur esprit et dans leurs habitudes ».

L’hégémonie de Google et Apple en matière de paiement en ligne complique la tâche des banques

Le nombre d’utilisateurs d’Apple Pay a rapidement augmenté, passant de 60 millions d’usagers en 2018, à plus de 500 millions aujourd’hui. Un chiffre conséquent, qui fait du service proposé par la marque à la Pomme, le premier service bancaire de paiement sur smartphone, loin devant Google Pay, pourtant utilisé par près de 200 millions de personnes.

Par ailleurs, Apple Pay tente toujours d’avoir de l’avance sur la concurrence en proposant des fonctionnalités que ses rivaux n’ont pas. Ainsi, en mars dernier, la firme de Cupertino proposait Apple Pay Later pour permettre à ses utilisateurs d’acheter un produit ou un service tout de suite, mais de ne le payer que dans quelques semaines. Un mois plus tard, elle proposait un compte d’épargne à intérêt élevé, qui a pu voir le jour grâce à la signature d’un partenariat avec Goldman Sachs. Pour les banques souhaitant concurrencer Apple Pay, il semble compliqué de s’aligner dans les prochains mois sur de telles fonctionnalités très techniques à mettre en place.